La parole à la défense dans le procès du Syrien Majdi Nema, ex-porte-parole du groupe rebelle salafiste Jaysh al-Islam. Le parquet a requis mardi 27 mai la peine maximale de 10 ans de prison pour le délit de participation à une entente en vue de commettre des crimes de guerre en Syrie entre 2013 et 2016 ; il a en revanche demandé son acquittement du chef de complicité de crime de guerre concernant le recrutement de mineurs. La défense, elle, a plaidé l’acquittement de toutes les charges.

Compte-rendu d’audience à la cour d’assises de Paris, Laura Martel

« Majdi Nema fait partie des petits poissons et le filet de l’accusation reste toujours trop grand pour lui » affirme Maître Ruiz. « La plainte initiale ne visait pas Majdi Nema, mais Jaysh al-Islam : il n’y apparaissait que comme le numéro 86 d’un organigramme ; mais on s’est rabattu sur lui parce qu’il était en France », dénonce la défense, qui fustige une enquête non seulement menée « à rebours : il est là, alors on essaie de construire autour de lui un dossier » ; mais en plus, « faite de rumeurs, d’extrapolations et de témoignages anonymes, indirects ou non recoupés. » Or « on ne peut pas faire d’impressionnisme judiciaire », tance Maître Kempf.

Si le parquet a requis l’acquittement pour la complicité de crimes de guerre, « ce n’est pas pour faire un cadeau à la défense, mais parce que les preuves sont insuffisantes » et « qu’on ne sait toujours pas qui est l’auteur des crimes dont Majdi Nema se serait rendu complice » pointe-t-il.

« Un procès politique », plaide la défense

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