RÉCIT – Depuis le 7 octobre 2023, des voix juives françaises hésitent. Comment critiquer un État en guerre sans nourrir l’antisémitisme ambiant ? Peut-on aimer Israël sans approuver sa politique ? Delphine Horvilleur, Eva Illouz, Alain Finkielkraut… Plongée dans une communauté en proie au doute et au désarroi.
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » La rabbine Delphine Horvilleur a érigé ce verset biblique (chapitre 19 du Lévitique) en préambule de sa tribune publiée le 7 mai dernier dans Tenoua, revue dont elle est directrice de la rédaction. Ces mots, elle les lit et les redécouvre quotidiennement sur les murs de sa synagogue. Ce sont eux qui l’ont convaincue, raconte-t-elle, d’écrire face à ce qu’elle perçoit et dénonce aujourd’hui comme « une déroute politique et une faillite morale » d’Israël, et de ses actions menées dans la bande de Gaza. C’est même par amour de l’État hébreu qu’elle a décidé de briser le silence. Les mots sont crus, mais autant que l’est la réalité du conflit, s’échine-t-elle à faire entendre.
Et ses mots furent entendus. Car si son discours en tant que tel est loin d’être nouveau, il semble avoir levé un voile pour nombre de Français sur les tourments et le désarroi qui peuvent habiter la communauté juive, française en l’occurrence, depuis le 7 octobre 2023…
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