Un patient en radiothérapie attendait son transport sanitaire. Il faudra trouver un autre taxi pour rejoindre le centre de soin ce jour d’août 2024. Sa chauffeuse doit stopper ses courses. Véronique B., qui «passe tout [son] temps sur la route», est en garde à vue. La justice lui reproche deux infractions : escroquerie et blanchiment. Entre 2019 et 2024, elle aurait produit de faux bons de transport et fait de fausses déclarations pour obtenir le paiement de prestations non effectuées. Des «manœuvres» à l’origine du détournement de 2,3 millions d’euros auprès de six organismes de protection sociale. Ces sommes auraient fini sur un compte à l’étranger, dans l’achat d’un véhicule à une amie, d’un appartement à sa fille et dans une salle de sport. «Je n’ai pas voulu escroquer quoi que ce soit», se défend Véronique B. ce mardi 27 mai après-midi, devant le tribunal correctionnel de Draguignan (Var). La procureur requiert trois ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt et une interdiction définitive de transport sanitaire.

Véronique B. passe une vie au volant dans le Var. Après dix-sept ans de carrière en ambulance, elle se met à son compte. La quinquagénaire se retrouve à la tête d’une entreprise de six employés et cinq licences qui génèrent entre 150 et 200 courses par semaine. Parfois, le transport est sanitaire – qui fait d’ailleurs, hasard du calendrier,