La cour d’appel de Nancy aura choisi la même peine qu’en première instance. Un Lorrain de 48 ans, jugé pour avoir assassiné en 2020 un octogénaire à qui il avait acheté un appartement en viager, a été condamné mardi à 30 ans de réclusion criminelle.

La peine prononcée par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle est conforme aux réquisitions de l’avocat général, Hadrien Baron, qui avait également demandé aux jurés de porter, par décision spéciale, la peine de sûreté à 20 ans, ce qui a également été prononcé.

Sa compagne également condamnée

Abderrahim Ghelouci était jugé depuis le 22 mai en appel, après avoir été condamné en septembre 2023 par la cour d’assises de la Moselle à la même peine pour l’assassinat de Michel Voltz, 82 ans, ancien greffier au tribunal judiciaire de Metz. Sa compagne Meriem Bouasla avait écopé de 15 ans de réclusion criminelle. Elle n’a pas interjeté appel de sa condamnation.

Alors qu’il avait soutenu qu’il n’avait « rien à voir dans cette histoire » lors de son premier procès, Abderrahim Ghelouci a cette fois livré une nouvelle version, celle d’une altercation avec la victime. Au cours de cette dispute, qui aurait eu lieu le 15 juillet 2020, il lui aurait donné un violent coup de coude dans le thorax, avant de quitter le domicile de l’octogénaire. Le lendemain matin, il aurait découvert le décès du vieil homme et aurait alors décidé de faire disparaître le corps.

« Mon client est soulagé d’avoir pu reconnaître sa responsabilité dans la mort de Michel Voltz. Pour lui c’est le début maintenant d’un travail qu’il va pouvoir effectuer sur lui-même par rapport à ce qu’il s’est passé », a déclaré Samira Boudiba, avocate de l’accusé après l’énoncé du verdict.

Le corps enterré et en partie carbonisé

Plus tôt dans la journée, après avoir dressé un portrait peu flatteur de l’accusé, décrit comme « manipulateur et toujours enfermé dans sa bulle de mensonges » malgré ses promesses de dire cette fois « la pure vérité », l’avocat général avait écarté sa version des faits. « Pourquoi préfère-t-il reconnaître aujourd’hui un coup mortel ? », s’est-il demandé. « Parce que la peine encourue est moindre », soit 20 ans, voire 15 ans si la cour ne retenait pas la vulnérabilité de la victime comme une circonstance aggravante, a observé le magistrat. Sa compagne avait pourtant avoué qu’« ils avaient commis un assassinat ensemble ».

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Abderrahim et Meriem Ghelouci avaient acheté en 2016 l’appartement en viager du greffier retraité, situé dans la commune de L’Hôpital, en Moselle. Le vieil homme, qui vivait seul, isolé et sans famille, n’avait plus donné de nouvelles à partir du 16 juillet 2020. Son corps avait été découvert quatre mois plus tard, enterré à 2,60 m de profondeur, en état de putréfaction avancée et en partie carbonisé, sur un terrain qu’Abderrahim Ghelouci avait acquis un mois auparavant.