REPORTAGE – Les travaux du pont de pierre, à Bordeaux, ont commencé depuis en avril, pour consolider l’édifice. Depuis le 5 mai, les modifications de circulation mises en place contraignent cyclistes et piétons.
À Bordeaux, le célèbre pont de pierre, qui relie la rive droite à la rive gauche du Port de la Lune, est devenu une zone risquée. Avec le début des travaux et la modification de la circulation survenue au début du mois de mai, la cohabitation des joggeurs, piétons, vélos, ou trottinettes… devient pour le moins difficile, surtout aux heures de pointe. Monique, 58 ans, habituée à emprunter son vélo pour rejoindre ses bureaux de la rive gauche, redouble de vigilance. «C’est un enfer. Personne ne regarde où il va, de nombreuses personnes ont leurs écouteurs. C’est très dangereux», regrette-t-elle.
Quand on arrive depuis le quai Richelieu, un panneau «Piétons, cyclistes, prenez la voie dédiée» est pourtant affiché, et des indications au sol sont inscrites en fluo. «C’est un festival d’incivilités. Certains ne sont pas sur la bonne voie, certains veulent doubler alors qu’ils n’ont pas la place… Heureusement, je n’ai pas eu encore d’accidents, mais c’est un miracle», confie la cinquantenaire.
Le panneau qui indique les voies, au début du pont de pierre, en arrivant par le quai Richelieu, sur la rive gauche.
Clément Arion – Le Figaro
«On est entre passage piéton et voie cyclable, avec des gens qui courent à toute vitesse. Il y a des changements d’allure et de direction dans tous les sens, on peut vite se faire surprendre et percuter quelqu’un, complète Pierre, étudiant, après avoir traversé le pont à pied pour rejoindre le quai des Queyries. Je ne dirais pas que ça fait peur, mais ce n’est pas très rassurant, il faut que tout le monde y mette du sien pour être patient et respecter plus les règles.»
Les incivilités se mêlent parfois aux difficultés de circulation. Lors de son passage sur les voies du tramway, une voiture de la police municipale klaxonne et interpelle un jeune à vélo : «Monsieur, votre téléphone ! C’est 135 euros d’amende… C’est la dernière fois que je vous le dis», lance un agent.
«Un véritable goulot d’étranglement»
Contactée par Le Figaro, la mairie de Bordeaux assure que les contrôles sont fréquents. «Dès qu’on a des travaux sur une zone définie, on se coordonne pour qu’il y ait une présence renforcée de la police municipale. Sur le pont de pierre, ils sont déployés pour réguler et rassurer, dans un premier temps, puis verbaliser s’ils le jugent nécessaire. Le mot d’ordre, c’est de fluidifier les choses. Le pont est devenu un véritable goulot d’étranglement avec les travaux. On le sait et on en est conscients», indique Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique.
Autre danger potentiel sur la circulation… les usagers à bord de deux-roues motorisés, qui sont nombreux à passer sur ces voies. «On est très vigilants sur leur présence. Ils empruntent parfois cet espace alors qu’ils n’en ont pas le droit. La voie est exclusivement réservée aux piétons et aux cyclistes», précise l’élu. Le tramway, lui, circule encore sur le pont de pierre. Mais ce ne sera plus le cas à partir du lundi 2 juin et ce, pour tout l’été. Ce qui devrait encore plus augmenter l’affluence sur le pont. «Pour le moment, il n’y a pas eu d’incidents majeurs à signaler sur le pont. À partir du 2 juin, le niveau de vigilance renforcée sera maintenu», affirme-t-il.
Du 5 au 15 mai, 173 verbalisations ont été délivrées par la police municipale, «majoritairement sur des ports d’oreillettes et d’écouteurs».