Bruno Rebeuh s’est retrouvé juché sur une chaise un peu par hasard. Il ambitionnait une existence dans le foot. Considéré comme l’un des meilleurs arbitres de tennis au tournant des années 1990, retiré des courts depuis un quart de siècle, l’homme aux dix finales dirigées Porte d’Auteuil publie un livre, Retour pleine ligne (1), bourré d’anecdotes vues du haut de son siège, vécues dans les coursives des tournois les plus prestigieux. L’occasion, aussi, de porter un regard critique sur l’évolution du tennis, l’inévitable greffe des nouvelles technologies, au détriment de l’arbitrage «à l’instinct» qu’il prône. Une époque quasi révolue : les derniers vestiges, incarnés par les juges de ligne, subsistent seulement à Roland-Garros. Ils devraient disparaître l’année prochaine. Libé l’a croisé aux abords du stade Philippe-Chatrier, pour échanger sur l’arbitrage 2.0, et les défis actuels du métier.

Votre livre fait office de testament, sacralisant l’arbitrage à l’ancienne, sans les atours technologiques. Une époque que vous regrettez…

Je le regrette pour les arbitres d’aujourd’hui. Ce que j’ai vécu avec tous ces joueurs de l’époque, c’était grâce à l’arbitrage, à ces confrontations que j’avais avec eux sur le court parce qu’on faisait tout, les juges de ligne étaient moyens. Ils n’auront pas ces mêmes joies que j’ai eues parce que ce qui est sympa, c’est de se «battre» avec quelqu’un sur le court et puis de se revoir le lendemain dans le même hôtel et de s