Depuis que le Royaume-Uni a quitté le programme Erasmus + avec le Brexit, les rêves de semestre à Oxford ou à Cambridge se sont estompés pour de nombreux étudiants européens. Le prestigieux système universitaire britannique reste attractif, mais il est désormais plus difficile d’accès – en particulier pour les jeunes expatriés européens et notamment allemands qui souhaiteraient y faire un passage académique, explique Der Spiegel.

“Le nombre total d’étudiants allemands en Grande-Bretagne a considérablement diminué”, constate Andreas Hoeschen, directeur du bureau londonien de l’Office allemand d’échanges universitaires (Deutscher Akademischer Austauschdienst, DAAD). En 2023-2024, seuls 7 000 étudiants allemands étaient inscrits au Royaume-Uni, soit moitié moins qu’avant le Brexit.

Une baisse drastique du nombre d’étudiants

Les voies d’accès n’ont pas disparu, mais elles se sont fragmentées. Hors Erasmus, la solution la plus simple reste les partenariats bilatéraux entre universités, mais ils sont hétérogènes, sans guichet unique : “C’est devenu plus compliqué, mais avec une bonne préparation, c’est toujours faisable”, note l’hebdomadaire.

Côté financement, la fin des aides automatiques d’Erasmus + complique la donne, surtout dans un pays où la vie étudiante est chère. Les rares fonds Erasmus restants (jusqu’à 20 % peuvent être affectés à des pays hors programme) sont limités et distribués au cas par cas. Autre piste : les bourses DAAD, ou les aides au titre d’un séjour en freemover – entièrement à organiser soi-même, souvent au prix fort. En clair : les frais d’inscription, pouvant grimper à plus de 40 000 euros par an, freinent drastiquement la mobilité.

Les étudiants expatriés, notamment ceux déjà installés au Royaume-Uni, ne sont pas épargnés. Un visa étudiant est requis au-delà de six mois, assorti de conditions strictes : preuve de ressources suffisantes (jusqu’à 1 740 euros par mois à Londres), maîtrise de l’anglais, assurance santé payante, et démarches administratives longues. Quant aux stages, le Brexit les rend quasi inaccessibles sans visa de travail – sauf exceptions, comme les programmes scientifiques de recherche (RISE).

Faut-il espérer une réouverture ? Pas pour l’instant. Mais une lueur demeure : des discussions sont en cours sur un youth mobility scheme entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, un programme qui offrirait un accès temporaire au marché du travail et à la mobilité pour les jeunes.