Vaste coup de filet du côté du port de Marseille. Plusieurs individus ont été interpellés concernant un trafic de voitures voilées qui transitaient de la cité phocéenne à l’Algérie.

EN BREF

  • Le 22 mai, dix personnes ont été arrêtées pour un trafic de véhicules volés entre Marseille et l’Algérie.

  • L’organisation criminelle ciblait des voitures de location étrangères, les maquillait et les expédiait vers l’Afrique du Nord via le port de Marseille.

  • Plusieurs employés du port de Marseille ont été inculpés dans ce trafic.

Un réseau international de trafic de véhicules volés, opérant depuis le port de Marseille-Fos en direction de l »Algérie, a été mis à jour par les autorités françaises.

Selon un communiqué publié par le parquet de Marseille, dix individus ont été mis en examen dans le cadre de cette affaire, qui aurait causé un préjudice estimé à près de 30 millions d’euros.

Un trafic bien rodé

L’organisation criminelle, active depuis au moins quatre ans, avait mis en place un système bien rodé, visant principalement des véhicules de location étrangers. Ces voitures étaient détournées avant même d’être signalées comme volées auprès des autorités françaises, laissant aux trafiquants une fenêtre suffisante pour les acheminer vers la France, les maquiller, leur attribuer des plaques d’immatriculation provisoires, puis les expédier vers l’Afrique du Nord.

L’enquête, confiée à la Division de la criminalité territoriale des Bouches-du-Rhône, avec le soutien du Groupe interministériel de recherche, a permis de reconstituer le circuit de ces véhicules et de mettre à jour l’implication d’employés travaillant sur le port de Marseille. Ces derniers, selon le procureur Nicolas Bessone, auraient facilité l’entrée des voitures et leur entreposage dans un hangar en échange de rétributions financières.

« Des personnes occupant des postes clés au sein du port ont activement collaboré avec le réseau, en autorisant l’accès au terminal et en fournissant des infrastructures logistiques », a souligné le magistrat.

La fin d’une organisation active depuis des années

Les dix personnes interpellées le 22 mai ont été mises en examen pour des faits de recel de vol en bande organisée, blanchiment d’argent et usage de faux. Cinq d’entre elles ont été placées en détention provisoire, tandis que les autres sont actuellement sous contrôle judiciaire.

Selon des informations de la radio Ici Provence, les complices travailleraient pour une entreprise gestionnaire d’un terminal roulier dédié aux liaisons maritimes avec l’Afrique du Nord. Le parquet n’a pas souhaité fournir davantage de détails à ce stade de l’enquête.