Pendant que Fabio Quartararo croyait à la victoire avant de finalement devoir abandonner en raison d’une panne de son variateur de hauteur à l’arrière, Jack Miller a, dans une moindre mesure, également brillé avec la Yamaha à Silverstone. L’Australien a même réalisé sa deuxième plus grosse moisson de points sur l’ensemble d’un week-end cette saison, après sa cinquième place à Austin.
Auteur de performances prometteuses en début de saison, Miller a ensuite eu du mal à confirmer et restait sur trois week-ends sans aucun point et sur trois abandons le dimanche. À Silverstone, la première satisfaction est venue de sa qualification directe en Q2 suivie de la sixième place sur la grille, là encore son deuxième meilleur résultat de l’année après la quatrième position de Buriram.
Lors du sprint, Miller a été doublé par Fabio di Giannantonio au départ, avant de profiter d’une erreur de Fermín Aldeguer. Il a passé la moitié de la course à la sixième place mais comme Quartararo, il a souffert de la dégradation de ses gommes. Le pilote Pramac a ressenti « probablement les pires » difficultés qu’il avait connues avec la Yamaha en motricité, alors qu’il n’avait « pas l’impression de faire quoi que ce soit de différent. »
Miller a ainsi été « doublé par presque tout le monde à la sortie du virage 9 », ce qui l’a fait dégringoler en dixième position… avant de finalement profiter d’une nouvelle erreur d’Aldeguer pour sauver un point, son premier dans un sprint cette année.
« Une journée acceptable », résumait Miller après sa neuvième place. « On va prendre ça, c’est positif. Mais on a souffert dès le début. Les conditions étaient différentes. La moto bougeait un peu plus que prévu. Je pense que toutes les Yamaha ont un eu un peu souffert que dans la matinée et même [vendredi] après-midi, après la gomme Pirelli [du Moto2 et Moto3] ou autre chose, je ne sais pas exactement. »
« Je me sentais bien pour le rythme, c’est juste que je n’ai pas pu le montrer dès le début. […] On va continuer à travailler et je suis content d’avoir eu une course acceptable où on a au moins pu se battre un peu. »
Jack Miller
Photo de: Pramac Racing
Miller était plus confiant pour la course, avec le pneu medium, et il a montré des signes très encourageants en début d’épreuve. Pendant que Quartararo dominait les premiers tours dans la foulée du deuxième départ, il a pu profiter des difficultés des pilotes Ducati et remonter assez vite jusqu’à la deuxième place.
« Le premier départ a été bon, l’envol était propre, la moto fonctionnait bien. C’était plutôt bien d’être là mais malheureusement, il y a eu un drapeau rouge et tout était à refaire. Le deuxième [départ] a été bon aussi, j’ai eu un bon envol, des premiers virages propres, et j’ai pu me lancer dans le travail ! Je peux vous dire que les pilotes Ducati avaient du mal à faire chauffer le pneu avant. On avait le tendre donc ça fonctionnait assez bien dès le début. »
« J’ai essayé de rouler à un rythme similaire à celui de Fabio au début mais sincèrement, j’ai compris après trois ou quatre tours que ça ne serait pas faisable sur la durée de la course. Pour garder de la vitesse en courbe, je devais forcer sur la moto pour tourner, dans des virages comme le 5, j’usais vraiment le bord et je me suis dit ‘On n’ira pas loin comme ça’. »
« On essayait de ne pas avoir trop de sous-virage, de ne pas trop forcer sur l’angle », a détaillé Miller. « J’ai juste essayé de laisser rouler un peu plus, au lieu d’insister pour tourner et de forcer sur le pneu. »
Quartararo était « un cran devant tout le monde »
Miller a ainsi préféré ralentir, ce qui a permis à Marco Bezzecchi, Johann Zarco, Franco Morbidelli et Marc Marquez de le doubler : « J’ai un peu trouvé mon rythme, j’étais à l’aise derrière Marc et, à environ quatre tours de la fin, j’ai vu que Marc perdait un peu en rythme et je me suis dis que je pouvais tenter une manœuvre sur lui, et j’ai vu que les pilotes de derrière commençaient à avoir leur chance. »
Jack Miller
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Jack Miller se sentait également limité en étant à la lutte face à d’autres pilotes, alors que Fabio Quartararo pouvait rouler à son rythme en tête, avec moins de perturbations : « Je pense qu’avec le vent, on avait un peu plus de mal à tourner en suivant les Ducati. C’est le côté négatif d’avoir autant d’ailerons sur la moto. Comme je l’ai dit, [Fabio] a juste pu attaquer dès le début avec le pneu tendre. Il avait ses références et il a roulé dans sa zone de confort, disons. Sa zone de confort était un cran devant tout le monde. »
« Je suis dévasté pour lui », a précisé Miller, en référence à l’abandon du Français. « C’était dans la poche pour lui aujourd’hui. Il est parti en un éclair. Je ne pouvais absolument rien faire. »
Miller a donc surtout dû regarder derrière lui. Il avait repris l’avantage sur Morbidelli mais n’a pas pu lui résister, puis Álex Márquez et Pedro Acosta ont eux aussi pris l’avantage, le reléguant en septième position : « J’ai fait ce que j’ai pu pour les contenir mais c’est dur quand on se bat face à eux. On avait un très bon package mais il faut rouler avec nos trajectoires et rester sur notre dynamique. »
« Si on a quelque chose qui se passe à mi-courbe, […] c’est dur de retrouver cette dynamique : pour la séquence qui suit, ou la ligne droite ou les virages qui suivent, il faut un peu de temps pour se regrouper et se relancer. Alors qu’ils arrivent à tourner sans perdre trop de temps. On va travailler sur ça mais c’était un week-end positif pour les Yamaha. »
« C’était sympa de me battre à nouveau avec ces gars », a insisté Miller. « C’était vraiment une course fun. »
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Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
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