Deux ans après la première projection du documentaire sur sa vie qui a touché tant de spectateurs, elle n’a pas changé, ou presque. À 95 printemps, Suzanne Claudel n’a rien perdu de sa joie de vivre et de son naturel. Ceux-là mêmes qui ont traversé l’écran dans Suzanne, jour après jour. Un film de 90 minutes, sorti en 2023, dans lequel on découvre le quotidien de cette ancienne professeure de mathématiques.
Un quotidien parfois rude , dans la ferme familiale nichée sur les hauteurs de Rochesson, sans eau courante, ni électricité. Mais pas dénué de bonheur. Un quotidien témoin d’une « sobriété heureuse », basé sur le strict nécessaire, entre culture du potager, tâches ménagères et mots croisés, que la nonagénaire a malheureusement dû en partie délaisser. « Je ne me sentais plus de conduire et donc je ne pouvais plus rester là-haut. J’ai donc déménagé », confie-t-elle en souriant. « Je retournais dans la ferme assez régulièrement jusqu’à l’année dernière. Il faut juste quelqu’un pour m’y emmener. »
Une vie toujours simple entre « tricot » et « commissions »
Pour le reste en revanche, rien n’a changé. Suzanne Claudel continue de vivre simplement. De faire sa « popote » comme elle dit, avec son « tricot », « les commissions » et quelques petits plaisirs qu’elle ne se refuse pas.
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Comme une bonne bière fraîche, à l’image de celle dégustée ce dimanche lors de l’événement « Cultivons nos passions » organisé par l’association Les Monts de l’Utopie et au cours duquel était projeté le documentaire. « Je sors environ une fois par semaine pour jouer à la belote, au Rumikub… »
Des dizaines de courriers
Dire que tout est comme avant serait toutefois omettre une certaine réalité. Depuis qu’elle est apparue à l’écran, la Rochenatte est devenue une star locale. « Ça s’est un peu calmé mais au début, des gens me reconnaissaient… Je m’en serais bien passé », appuie-t-elle dans un rire qui traduit une certaine pudeur pour ne pas dire humilité.
De cette soudaine notoriété, elle préfère les très nombreux courriers qu’elle a reçus. Des témoignages, tous bienveillants, de plusieurs pages pour certains. Des personnes qui lui font part de la façon dont le documentaire les a touchés ou qui souhaitent simplement lui partager leur sympathie. « Des gens de Corse, de Bretagne m’ont écrit… Je leur ai répondu. J’en ai rencontré aussi… Et j’ai retrouvé d’anciens élèves », ajoute Suzanne Claudel, reconnaissante de toutes ces attentions manuscrites qu’elle conserve bien précieusement dans un dossier. « C’est sûr que ça fait quelque chose », admet-elle.
À ses côtés ce dimanche, Stéphane Manchematin, coréalisateur avec Serge Steyer, évoque lui aussi avec joie et reconnaissance l’aventure que représente ce documentaire. Du tournage jusqu’à l’accueil incroyable qui lui a été réservé. « Comme Suzanne le dit bien, on ne s’attendait pas à tout ça. Avoir 1 200 personnes pour l’avant-première… Autant de bons retours… Les gens ressortaient des projections avec le sourire. Et ce qui leur a plu, c’est le caractère de Suzanne. Sa bonne humeur », note le cinéaste qui a noué de forts liens avec la vieille dame.
Sélectionné dans dix festivals en France et à l’étranger, vu par des centaines de milliers de téléspectateurs sur France 3 et en replay, Suzanne, jour après jour a aussi dépassé les 5 000 spectateurs lors de la tournée focus film dans le Grand Est. Une « vie extraordinaire » pour un documentaire, qui se poursuit au festival international du film Nancy Lorraine en juin.