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Rédaction Lille
Publié le
28 mai 2025 à 17h46
Un individu de 28 ans résidant à Villeneuve-d’Ascq (Nord) fait quatre nouvelles victimes d’escroqueries lors de reventes de voitures, notamment sur Le Bon Coin. En tant qu’acheteur et même vendeur, il mettait en œuvre des stratagèmes bien ficelés et ce, depuis un certain temps. En février 2025, il avait en effet été entendu pour 11 faits d’escroqueries similaires. L’homme a fait face au tribunal de Lille (Nord) ce vendredi 23 mai 2025.
Des arnaques bien huilées et un lourd passif
La présidente évoque un casier judiciaire bien rempli : conduite sans permis, refus d’obtempérer, tentative de vol aggravé, escroqueries… Le prévenu est loin d’en être à son premier coup.
Il arrivait de la prison d’Annœullin où il y est détenu pour sa troisième incarcération. Il avait déjà été condamné à 18 mois de prison ferme en février 2025 pour des faits similaires d’escroqueries sur 11 personnes.
Des « dettes de rue » comme motif
Selon lui, ces fraudes ont été commises pour rembourser des dettes qu’il qualifie de « dettes de rue ». « C’était une somme trop énorme, ils menaçaient ma famille, je n’ai pas eu le choix », explique-t-il. Argument qui n’a guère ému le tribunal, surtout lorsqu’il refuse de donner plus de détails.
C’est dans le secteur automobile que cet escroc est spécialisé. Première victime : une étudiante en pharmacie. Celle-ci achète sur le bon coin sa première voiture en mai 2022 à l’accusé. Celui-ci s’était présenté sous une fausse identité, un soi-disant « Salim ». Mais en rentrant chez elle, elle se rend vite compte que le véhicule est en fait volé. Malheureusement, elle lui avait déjà versé 3000 € qu’elle n’a toujours pas retrouvés.
Deuxième stratégie : les faux virements bancaires qui feront deux victimes. En 2024, le propriétaire d’une société automobile rachète un véhicule à l’individu, sauf qu’il découvre que la voiture est en leasing donc inexploitable. L’homme lui rend la voiture mais c’est sans compter le subterfuge de l’accusé. Celui-ci envoie une capture d’écran d’un virement bancaire Western Union en guise de preuve du paiement, mais il n’arrive mystérieusement jamais à son destinataire.
Enfin, en janvier 2025, le prévenu achète une autre voiture, toujours sur Le Bon Coin. Mais une nouvelle fois, il utilise la stratégie du faux virement pour prétexter le paiement à la vendeuse. L’homme aurait ensuite revendu le véhicule à un monsieur A sur Snapchat. Petite surprise pour ce fameux monsieur A, un policier réserviste, lorsque la police toque chez lui et le suspecte d’être impliqué dans la fraude.
Au total, c’est près de 20 000 € que le prévenu aurait réussi à dérober à ses victimes.
« Tout le monde l’aurait fait »
Devant le tribunal, il reconnaît la plupart des faits mais déclare que « tout le monde l’aurait fait », lorsque la présidente lui demande des comptes. « C’est fou avec quelle facilité il passe de victime en victime », constate l’avocate de l’une des parties civiles. Au sujet de son client, elle assure qu’il « s’est senti sécurisé, à aucun moment il ne s’est senti arnaqué ». Même constat pour beaucoup : le prévenu aurait « une facilité déconcertante » à mettre en confiance ses victimes.
À l’issue de l’audience, il finit tout de même par se confondre en excuses : « Je suis désolé, je ne l’aurais pas fait si j’avais eu le choix ». Cela ne suffira pas, il écopera de 3 mois de prison ferme supplémentaires. Il devra également rembourser ses victimes pour le préjudice à la fois matériel et moral. Cette somme s’élève à plus de 21 000€.
Margaux Salignat
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