La rupture est actée entre Elon Musk et Donald Trump. Ce mardi, le Haut conseiller du président des États-Unis quitte le Département d’efficacité gouvernementale (appelé DOGE) qu’il dirige depuis janvier… non sans amertume.

« J’ai été déçu de voir ce projet de loi de dépenses massif qui augmente le déficit budgétaire au lieu de le réduire et qui sape le travail que fait l’équipeDOGE», a lancé sur CBS le milliardaire nommé au gouvernement par le président.

Le patron de Tesla avait signé pour une mission claire : faire faire 2 000 milliards de dollars d’économies à l’administration américaine. Ces économies devaient provenir de la suppression de « gaspillages, fraudes et abus » dans l’administration, selon les mots mêmes d’Elon Musk. 130 jours après sa prise de poste, le bilan du Département d’efficacité gouvernementale en est pourtant très loin.

Depuis janvier, le DOGE a vidé de son contenu ou fermé 11 agences fédérales et affirme avoir résilié plus de 8 500 contrats et 10 000 subventions. Et la plus grosse coupe a, bien entendu, été faite sur les effectifs. Selon une analyse de CNN, au moins 121 000 fonctionnaires fédéraux ont été licenciés ou menacés de licenciement au cours des trois mois qui ont suivi le début du second mandat du président Donald Trump.

Un bilan largement revu à la baisse

Malgré cette politique budgétaire – empruntée au président argentin – le milliardaire libertarien a finalement réduit de moitié son ambition d’économies. Le DOGE ne prévoit finalement que de diminuer de 1 000 milliards de dollars les dépenses de l’administration. En mai, le bilan semblait d’ailleurs bien maigre avec une estimation de 160 milliards de dollars déjà économisés selon l’agence spéciale. Un chiffre – 12 fois inférieur à la promesse initiale – qui est lui-même contesté. Selon une analyse de la BBC, le DOGE n’aurait en réalité présenté que 32,5 milliards de dollars d’économies vérifiées.

La taille sèche dont rêvait Elon Musk n’a donc pas eu lieu. Et pour cause, son agence a subi quelques coûteuses embûches. 24 000 fonctionnaires licenciés ont notamment dû être réembauchés à la suite d’une décision de justice. Un bâton dans les roues du milliardaire qui – ajouté à la perte de productivité et aux sommes versées aux employés mis à la porte – aurait coûté 135 milliards de dollars, selon le Partnership for Public Service (PSP). « Il s’agit d’une initiative visant à lutter contre le gaspillage, mais nous avons constaté l’inverse », a même ironisé le président de l’ONG Max Stier au média CBS MoneyWatch.

Un problème qui pourrait avoir des répercussions durant les prochaines années. « Ils se sont débarrassés de compétences importantes, de talents exceptionnels et de relations profondes, ici comme ailleurs. Reconstruire ne prendra pas 100 jours, mais des années et des années », a notamment mis en garde Max Stier dans un entretien à Politico.