Par

Lou Batteux

Publié le

28 mai 2025 à 19h20

Les travaux sur la dalle du Gros-Chêne, dans le quartier de Maurepas, à Rennes, ont démarré en 2024 avec le déplacement de la pharmacie sur l’avenue Patton. Cette redynamisation du secteur, souhaitée par la Ville de Rennes, implique une démolition et une restructuration complète de la dalle. Mais alors, que va-t-il se passer pour le chêne qui se trouve en plein milieu de celle-ci ?

Planté dans les années 1990, au moment de l’inauguration du centre commercial, l’unique gros chêne emblématique de cette place du même nom va devoir être retiré.

« Il n’y avait pas d’autres solutions possibles »

Julien Bailleul, maître d’œuvre et chef de projet au sein de l’agence d’aménagement Territoires Rennes, explique que le chêne ne peut pas être conservé.

En effet, la dalle, qui va être détruite, sera remplacée par une zone en pente, pour des raisons d’accessibilité. Le remblayage de celle-ci sera donc réalisé au niveau du tronc de l’arbre et de ses racines, ce qui risquerait de le détériorer.

Bien qu’il ait été envisagé de déplacer le chêne, « ce procédé est très coûteux et il y a peu de chances que l’arbre survive », indique Julien Bailleul.

30 arbres en remplacement

Ce dernier indique qu’une trentaine d’autres arbres vont être replantés dans le secteur, dont une majorité de jeunes chênes : « sinon, on ne pourrait plus l’appeler la place du Gros-Chêne ».

Lors de l’évènement festif Place à facettes, qui a eu lieu sur la dalle du Gros-Chêne en novembre 2024, avant le début des travaux, de jeunes pousses ont été recueillies par des enfants du quartier au pied du chêne. Elles ont ensuite été mises en pépinière, au sein de la direction des jardins et de la biodiversité de Rennes, pour garantir leur croissance.

Des débris naturels réutilisés

Le gros tronc de ce chêne va être récupéré pour fabriquer du mobilier urbain. Ce procédé de réutilisation a déjà été effectué aux Gayeulles, où un ancien arbre mourant sert aujourd’hui au sein d’une aire de jeux inclusive.

« Un dommage collatéral »

« C’est une totale aberration », s’indigne Pascal Branchu, président de l’association La Nature en Ville qui milite pour la protection de la nature et la préservation de la biodiversité à Rennes.

Le militant, qui n’a « pas été consulté ni même prévenu » du projet, explique que ce chêne en pleine terre est pourtant en très bonne santé : « C’est le seul vestige végétal dans le coin. » Qui plus est, « cet arbre est bon pour l’écologie, car il capte les particules de CO2 dans le secteur et représente « un climatiseur sur pied naturel », abonde Pascal.

Mais par-dessus tout, le président de l’association souligne que le chêne abrite un nid de merles et qu’en pleine période de nidification, comme c’est le cas en été, il est interdit d’abattre les arbres concernés, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

« Une hérésie » pour les militants écologiques rennais

Pascal Branchu dénonce « l’engagement municipal de la Ville de Rennes » consistant à planter plus de 30 000 arbres durant le mandat de Nathalie Appéré. En effet, il explique que les jeunes arbres replantés n’équivalent pas à ceux plus âgés qui sont enlevés.

Cette situation, il y a déjà été « confronté dans le quartier du Bois-Perrin », où plusieurs chênes bicentenaires ont été coupés pour faire place à des habitations.

Pour Pascal Branchu, les maîtres d’œuvre auraient dû « adapter leur plan au vivant déjà présent sur place ».

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