Le ministre américain de la Santé, Robert Kennedy Jr, s’en est pris cette semaine aux grandes revues médicales qu’il estime aux mains des laboratoires pharmaceutiques,
Le ministre américain de la Santé, Robert Kennedy Jr, s’en est pris cette semaine aux grandes revues médicales qu’il estime aux mains des laboratoires pharmaceutiques, menaçant d’interdire la publication sur ces supports de travaux produits par des scientifiques gouvernementaux américains.
«Nous allons probablement cesser les publications dans le Lancet, le New England Journal of Medicine, JAMA et dans d’autres revues parce qu’elles sont toutes corrompues», a lancé le ministre de Donald Trump dans un podcast diffusé mardi, marquant une nouvelle étape dans son offensive contre les autorités scientifiques établies.
«À moins que ces revues ne changent radicalement, nous allons empêcher les scientifiques des NIH (instituts fédéraux en charge de la recherche médicale, NDLR) de publier dans ces revues et nous allons créer nos propres revues», a-t-il poursuivi au micro de l’influenceur Gary Brecka. Contesté pour ses positions antivaccin et sa promotion de certaines idées opposées au consensus scientifiques, RFK Jr dénonce depuis des années l’influence accrue des géants pharmaceutiques dans le système médical américain et avait déjà mis en cause ces revues scientifiques, parmi les plus prestigieuses et influentes.
Remise en cause de la recherche clinique
Fondées au XIXe siècle, le Lancet, le New England Journal of Medicine (NEJM) et JAMA jouent un rôle central dans le domaine de la recherche médicale. Les études qu’elles publient sont «évaluées par les pairs», c’est-à-dire examinées minutieusement par des experts spécialistes des sujets concernés. Mais selon le ministre, qui met notamment en exergue le témoignage de Marcia Angell, ancienne haute responsable du NEJM, ces grands titres ne seraient pas fiables, car aux mains des laboratoires pharmaceutiques. «Vous devez payer 10.000 dollars pour que l’étude soit publiée. Donc l’entreprise pharmaceutique concocte une étude qui montre le résultat qu’elle souhaite (…) et elle la publie», a-t-il ainsi accusé.
Au début des années 2000, Marcia Angell avait publié un livre sur les géants pharmaceutiques dans lequel elle écrivait notamment qu’il n’était «plus possible de croire une grande partie de la recherche clinique publiée». Robert Kennedy Jr accuse également plusieurs agences sanitaires qu’il supervise d’être aux mains des géants pharmaceutiques et a initié une profonde refonte de son ministère visant selon lui à lutter contre une «prolifération bureaucratique» et à restaurer la confiance de la population dans les autorités.