Une vingtaine de migrants, se qualifiant comme mineurs isolés et venant d’Afrique subsaharienne, dorment dans des tentes devant la préfecture de Rouen depuis le 2 mai. Ils réclament une prise en charge par les services de l’enfance. Mais le département de Seine-Maritime a déclaré ce mercredi qu’ils étaient « tous majeurs ».

« À ce jour, aucun jeune se déclarant mineur n’est en attente de mise à l’abri et d’évaluation » a déclaré le service communication du département. « Il s’agit de jeunes déjà évalués et dont il ressort qu’ils sont majeurs (…) L’aide sociale à l’enfance ne peut donc pas intervenir dans leur situation », explique-t-on.

Le département est « légalement responsable de l’accueil, de l’évaluation et de la prise en charges des mineurs étrangers non accompagnés, au même titre que tout autre enfant en danger ou sans protection familiale » selon cette même déclaration.

Lorsqu’un « jeune étranger » se déclare mineur et isolé, il est « évalué » et « s’il est vraiment mineur et isolé de tout représentant légal, il est pris en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance par les services du département » d’après le département.

« Ils sont à la rue »

La « collectivité a conscience » que la situation des jeunes ayant migré « pour des motifs économiques, environnementaux ou qui ont fui des conflits est difficile », ajoute le département. Le « collectif rouennais des mineurs et jeunes majeurs » sera reçu lundi 2 juin par un représentant du département, a-t-on appris de la même source.

« Ils sortent d’un parcours complètement dingue, extrêmement éprouvant, ils sont à la rue et déscolarisés depuis près d’un an pour certains », avait déclaré lundi Dominique Pierre, du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), qui accompagnent ces jeunes, à l’AFP.

L’évaluation des autorités concernant l’âge des jeunes repose sur des tests osseux que RESF juge « peu fiables ». Ceux qui sont reconnus mineurs sont pris en charge et les autres, considérés comme majeurs, sont laissés à eux-mêmes.

Selon le département, 1016 jeunes bénéficient d’un « accompagnement éducatif » pour les accompagner vers « l’insertion professionnelle, favoriser leur autonomie » pour qu’ils « s’intègrent pleinement sur le territoire seino-marin ».