Un tag « Israël assassin » gravé en rouge sur la pierre. Une eau rosée qui coule à peine. Ce mercredi 28 mai, les traces d’une action coup de poing sont encore visibles sur la fontaine des Innocents, tout juste rénovée l’été dernier, en plein cœur du quartier des Halles à Paris (Ier).

Peu avant midi, plusieurs activistes ont investi la place Joachim-du-Bellay, munis de pancartes : « Stop au bain de sang », « Macron doit (enfin) agir », « Cessez-le-feu ». Ils ont déversé dans le bassin des litres de colorant alimentaire rouge, teintant l’eau de la fontaine classée monument historique.

Les élus parisiens ont rapidement réagi. Sur X, Ariel Weil, maire (PS) de Paris Centre, a dénoncé un « acte de vandalisme » et annoncé qu’une plainte serait déposée. « La fontaine vient tout juste d’être restaurée par la Ville », rappelle-t-il. « Honte à ces associations, et notamment Greenpeace, qui cautionnent cette dégradation d’une fontaine d’exception », a réagi de son côté Karen Taïeb, adjointe à la maire de Paris chargée du patrimoine. Elle évoque aussi « une dépense d’eau considérable » pour le nettoyage.

L’action a été revendiquée par plusieurs ONG : Greenpeace France, Oxfam France, Amnesty International France, Médecins du Monde et Ekō. Objectif affiché : « dénoncer la lenteur d’action de la France face à l’urgence humanitaire absolue dans laquelle se trouve la population de Gaza aujourd’hui », expliquent-elles dans un communiqué commun.

La fontaine des Innocents, joyau architectural du XVIe siècle, avait fait l’objet d’importants travaux de rénovation et de végétalisation, achevés en 2024 pour un coût total de 6 millions d’euros. Le chantier avait été financé par la mairie d’arrondissement, la Ville de Paris et le ministère de la Culture.