Alors que la guerre en Ukraine continue de s’enliser, la Russie a proposé une nouvelle séance de pourparlers directs avec Kiev à Istanbul, le 2 juin, pour présenter un « mémorandum » exposant ses conditions en vue d’un accord de paix durable. L’Ukraine, qui réclame la transparence sur les intentions russes, se dit prête à participer, sous réserve de recevoir à l’avance ce document clé.

« Notre délégation, dirigée par Vladimir Medinski, est prête à présenter ce mémorandum à la délégation ukrainienne et à fournir les explications nécessaires », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov mercredi, appelant au soutien de « tous ceux qui sont sincèrement intéressés » à la réussite de ces négociations. La Russie a transmis sa volonté de dialogue à Washington et Sergueï Lavrov s’est entretenu avec Marco Rubio pour détailler les intentions de Moscou. Lors de cet échange, le chef de la diplomatie américaine a réitéré l’appel de Donald Trump à « un dialogue constructif et de bonne foi avec l’Ukraine, seul moyen de mettre fin à cette guerre ».

« Nous attendons leur mémorandum »

La réponse ukrainienne n’a pas tardé. « Nous ne sommes pas opposés à de nouvelles réunions avec les Russes et attendons leur mémorandum », a déclaré dans la soirée le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov. Il a précisé que la Russie disposait encore de « quatre jours » pour transmettre ses propositions avant le départ de la délégation pour la Turquie.

Ce second cycle s’inscrit dans la continuité des discussions entamées le 16 mai, déjà à Istanbul, les premières en face-à-face entre Moscou et Kiev depuis le printemps 2022. Bien que ces pourparlers n’aient pas abouti à une avancée politique majeure, ils avaient permis un échange inédit de prisonniers finalisé le week-end dernier.

Que va proposer la Russie ?

Dans un contexte marqué par le durcissement du ton adopté récemment par le président américain Donald Trump envers Vladimir Poutine, Moscou semble vouloir prendre les devants. Sergueï Lavrov a réitéré que le « mémorandum » russe était en cours de finalisation et serait bientôt communiqué à Kiev.

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Mais les obstacles restent majeurs. La Russie exige que l’Ukraine renonce définitivement à rejoindre l’Otan et reconnaisse l’annexion de cinq régions ukrainiennes – des revendications jugées inacceptables par les autorités de Kiev et Volodymyr Zelensky. La viabilité même de ces négociations repose désormais sur la teneur exacte du document que Moscou s’est engagé à remettre d’ici le début de semaine prochaine.