Le RCT vient de frapper un grand coup sur le marché des transferts. À 21 ans, Mathis Ferté quitte Brive et débarque à Toulon, avec une étiquette de phénomène précoce et une polyvalence rare. Derrière ses 1m72, ce petit gabarit a tout d’un futur grand. Et sur la Rade, on espère déjà qu’il suive les traces de son modèle : Cheslin Kolbe.
Un transfert à six chiffres, et une rude concurrence déjouée
Toulouse, La Rochelle, d’autres écuries du Top 14 s’étaient manifestées. Mais c’est Toulon qui a eu le dernier mot, en mettant sur la table une indemnité financière à six chiffres, selon Rugbyrama. C’est Bernard Lemaître, président du RCT, qui a officialisé la signature. Un investissement lourd sur un joueur encore jeune, mais qui a déjà prouvé beaucoup.
Depuis ses débuts en Top 14, justement sur la pelouse de Mayol en 2022, Ferté n’a cessé de faire parler de lui : 27 essais en moins de trois saisons sous les couleurs du CAB. Une efficacité qui a fini de convaincre le staff varois.
Lors de la prochaine intersaison, Mathis Ferté va quitter Brive pour rejoindre Toulon. Le champion du monde U20 va venir renforcer la ligne de trois-quarts toulonnaise avec son talent, sa vitesse et surtout sa polyvalence. Un gros coup, indéniablement.https://t.co/7MSpjAz0JV
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 27, 2025
Gabarit atypique, accélérations ravageuses
1m72 pour 77 kg, Ferté ne passe pas inaperçu dans un monde du rugby où les formats standards grimpent en flèche. Il le sait, il l’assume, il en fait une force. « J’ai un gabarit atypique. Il n’y a pas beaucoup de joueurs aussi petits, aussi légers. Quand j’étais plus jeune, je regardais beaucoup Cheslin Kolbe. Je disais souvent à mes parents : “Regardez, il n’est pas grand et il arrive à être professionnel.” Donc, du coup, je me suis inspiré. Et puis, j’ai bossé pour y arriver » (Rugbyrama).
Résultat : Ferté s’est imposé avec sa vitesse et son sens du jeu. Ce profil singulier a séduit Pierre Mignoni, qui voit en lui bien plus qu’un simple ailier. Ferté peut débloquer une situation sur une fulgurance, et Toulon n’a pas toujours eu ce genre d’arme ces dernières saisons.
L’homme qui peut jouer partout
Ce qui fait la différence, c’est aussi sa polyvalence extrême. Ferté peut couvrir quasiment tous les postes de la ligne arrière : ailier, arrière, centre… et même demi de mêlée. Cette saison, après la blessure de Léo Carbonneau, il a assuré l’intérim au poste de 9 à Brive, sans trembler.
« Qu’importe mon poste, pour moi, le principal est d’être sur le terrain et de prendre du plaisir, que ce soit demi de mêlée, centre, ailier ou arrière », expliquait Ferté. Son coach en Corrèze, Pierre-Henry Broncan, enfonce le clou : « C’est quelqu’un de doué, un gosse du rugby qui comprend assez rapidement. Il est vif, va très vite, et sa vitesse est précieuse pour sa polyvalence » (Rugbyrama).
Pour le RCT, c’est une aubaine : en cas de blessure ou de rotation, Ferté peut s’insérer dans n’importe quel plan de jeu. Il pourrait même soulager Baptiste Serin à la mêlée. Un luxe quand on vise les phases finales.
Toulon prépare l’avenir… avec des titulaires en puissance
Le recrutement de Ferté s’inscrit dans une stratégie claire : renouveler l’effectif avec des jeunes à fort potentiel, tout en gardant une ossature expérimentée. Avec les départs de Biggar, Paia’aua, Fainga’a, Wainiqolo, Toulon perd du poids lourd. Mais voit aussi dans cette transition une opportunité de construire un nouveau cycle.
Ferté n’est pas seul : Cowie, Mezou, Tuifa, Karaba et d’autres jeunes talents intègrent eux aussi la rotation. Le message est clair : le club mise sur la jeunesse, la vitesse, et une forme de liberté de jeu retrouvée.
Un départ de Brive sans rancune
À Brive, on ne crie pas au scandale. Ferté part après avoir beaucoup apporté, et laisse derrière lui une belle indemnité. Les supporters, lucides, savent qu’un tel joueur était difficile à retenir, surtout sans montée en Top 14 cette saison. Pour Ferté, la page se tourne avec la sensation d’avoir tout donné. La suite s’écrira dans un stade Mayol qu’il connaît déjà… mais où il sera désormais chez lui.
Mathis Ferté a tout du pari audacieux mais réfléchi. Il coche toutes les cases : jeune, rapide, imprévisible, polyvalent. À Toulon, il débarque pour apprendre, progresser… et peut-être, très vite, bousculer la hiérarchie. Et si c’était lui, le nouveau Kolbe de la Rade ?
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO