Par

Fabien Massin

Publié le

29 mai 2025 à 7h38

C’est l’une des plus célèbres grand-mère de France depuis plus de 50 ans : Mamie Nova. Une mamie qui a donné son nom et son visage à une gamme de produits laitiers (yaourts, crèmes, petits suisses) star des étals des supermarchés, mais aussi du petit écran à travers la publicité. Le saviez-vous, Mamie Nova trouve son origine à Maromme, dans l’agglo de Rouen (Seine-Maritime) ? Une histoire qui remonte à l’après-guerre, à la fin des années 1940, qui s’est poursuivie jusqu’à nos jours, même si l’usine marommaise actuelle ne fabrique plus de produits estampillés Mamie Nova. 

Un contexte sanitaire d’après-guerre

« L’histoire démarre en 1949, quand est créée la coopérative laitière de la région rouennaise, raconte Alain Alexandre, historien de la vallée du Cailly. Une des raisons à sa création est le contexte sanitaire de l’époque, marqué par une forte mortalité infantile. Il y avait cette idée que pour y remédier il fallait apporter du lait pour tous. »

Ceux qui ont été écolier à cette époque s’en souviennent, en 1954, le président du conseil Pierre Mendès France instaure le verre de lait quotidien obligatoire à l’école, manière également de développer la filière laitière. Et de supprimer le vin rouge comme boisson enfantine. 

Le lieu choisi pour l’implantation de la laiterie a déjà sa propre histoire : sur une partie de ce terrain se trouvait une fabrique de couleurs pour tissus dirigée par Léon Monet, le frère du peintre Claude Monet. La marque Nova apparait en 1952, et celle de Mamie Nova en 1973. À cette époque, le site marommais emploie plus de 500 personnes. Son histoire comporte des conflits sociaux importants, comme en 1975 et au milieu des années 1980, ainsi que plus récemment dans les années 2010. 

Merci qui ? Merci Mamie Nova !

En parallèle, émerge l’image de la fameuse mamie à robe bleue pour incarner la marque, qui devient même une figure de l’histoire de la publicité à la télévision, notamment dans les années 1980 avec le slogan « Merci qui ? ».

En 1992, l’entreprise est rachetée par le groupe Andros, et 2000 prend le nom de Novandie (combinaison de Nova et Normandie). Mais le site de Maromme ne produit plus de yaourts et crèmes pour la marque Mamie Nova. 

*Historien local, Alain Alexandre est l’auteur des ouvrages Histoires d’usines (en 2014, coécrit avec Michel Croguennec, qui retrace 180 d’histoire industrielle dans l’agglo rouennaise) et de Maromme, cité industrielle de la vallée du Cailly (2023). Avec l’association du musée de l’homme et de l’industrie en Haute-Normandie, créée en 1980 et qu’il préside aujourd’hui, il a notamment œuvré à la conservation et à la transformation en musée de l’ancienne Corderie Vallois, à Notre-Dame-de-Bondeville, qui fait aujourd’hui partie des 11 musées de la RMM (réunion des musées métropolitains). 

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