Posted On 29 mai 2025

Il y a quelques jours, le collectif « Grenoble à Coeur » qui regroupe des associatifs et collectifs du centre-ville publiait une tribune sur le média en ligne Place Gre’net intitulée « Pour qui la médaille de plomb des 12% de commerces fermés à Grenoble ? ».

LA VACANCE COMMERCIALE A DOUBLÉ EN 10 ANS

Hasard du calendrier, cette tribune était publiée la veille d’une réunion publique de l’Union des Habitants du Centre-Ville (UHCV), au cours de laquelle le sujet a évidemment été vivement abordé, avec des habitants et des commerçants particulièrement remontés contre les contorsions des élus Piollistes et à raison puisque en 10 ans, la vacance commerciale a doublé à Grenoble pour atteindre ce fameux chiffre de 12%. 

Les autosatisfectis piollistes d’il y a quelques années ont bien mal vieilli..
B. SCHUMAN TENTE LE « C’EST PARTOUT PAREIL »

Contorsions et même éléments de langage mensongers, puisque Grenoble à Coeur rappelle que pas plus tard qu’en février dernier, la conseillère métropolitaine déléguée au commerce Barbara Schuman (ex Verts/LFI exclue) affirmait que Grenoble est « en ligne avec la moyenne nationale et d’autres villes comparables ». Le fameux refrain habituel du tout va très bien Madame la Marquise puisque c’est-pareil-partout. 

LE TAUX DE VACANCE 2X PLUS ÉLEVÉ QU’À NANTES

Comme pour le sujet de la sécurité, c’est évidemment faux. Au niveau national, la moyenne est à 10%, et dans la région elle est un peu en dessous. Comme le rappelle Grenoble à Coeur, Grenoble est une ville-centre au coeur d’une métropole de 450 000 habitants : il est donc inconcevable qu’elle ait des chiffres aussi alarmants, quand une grande ville comme Nantes a un taux de vacance de … 5,8%. Soit moitié moins.

LE SEUIL D’ALERTE EST LARGEMENT DÉPASSÉ

C’est d’autant plus hypocrite d’expliquer que tout va à peu près bien que les mêmes expliquaient, en 2018, que 10% de vacance constitueraient « un niveau rouge d’alerte » (les propos sont de Guy Jullien, Vice-Président chargé de l’économie à la métropole, qui siège sur les mêmes bancs que Barbara Schuman). Mais c’était l’époque où nos élus s’auto félicitaient d’un taux de vacance de 6% en bombant le torse, sans voir venir les conséquences à venir très vite de leur politique (quand les mêmes se plaisent à disserter sur Grenoble en 2040…).

2011-2024 : en rouge l’évolution des chiffres d’affaires à Grenoble, en vert l’évolution dans le reste de la région grenobloise.
LE RÉSULTAT DE LA POLITIQUE DE FERMETURE DE LA VILLE

Tout était pourtant écrit. La mécanique engagée par les Verts/LFI et leurs alliés de la métropole n’ont pas mis longtemps à produire leurs effets. En 10 ans, la politique de fermeture de la ville menée tambour battant a éloigné les consommateurs extérieurs qui faisaient vivre les commerces. Grenoble à Coeur cite en exemples « la fermeture d’Agutte-Sembat, celle du quartier Notre Dame – Sainte Claire (où le marché est à – 50 % de clientèle!), la suppression généralisée du stationnement, la ZFE ».

L’OFFRE SE RENFORCE EN PÉRIPHÉRIE

En parallèle, la périphérie de Grenoble a bien senti le vent tourner avec l’arrivée de ces idéologues et a considérablement renforcé son offre. Ainsi en est-il de l’agrandissement du centre-commercial Grand Place (voté à l’unanimité y compris par les Piollistes) et bien sûr de la création de Neyrpic en fin d’année dernière à Saint-Martin d’Hères.

Au cours de la réunion avec l’UHCV, Barbara Schuman a d’ailleurs révélé toute l’étendue de son hypocrisie à ce propos en affirmant que c’est une « décision purement communal » car la métropole n’aurait « pas mis un seul euro » : bien sûr elle ne rappelle pas que la métropole a voté et signé un protocole d’accord avec le promoteur en 2018, dont elle se félicitait alors en expliquant que tout irait bien. Pas sûr que les éléments de langage trompeurs et cyniques de Schuman parviennent à duper les électeurs. 

LA PAUPÉRISATION DE LA VILLE

Dernier étage de la fusée qui achève d’enterrer les commerces grenoblois : la ville se paupérise à toute vitesse sous le double effet d’une politique d’urbanisme et de logement qui fait fuir la classe moyenne propriétaire, qui sur-concentre la précarité, et des postures prônant « l’accueil inconditionnel » qui créent un appel d’air pour des populations en situation de grande misère que l’on ne parvient pas à intégrer. Pour le dire très simplement : les Grenoblois, de plus en plus appauvris, sont de moins en moins une population susceptible de consommer dans les commerces locaux. 

LES PIOLLISTES FONT LE CHOIX DU DURCISSEMENT…

Fermeture de la ville, fuite de l’offre en périphérie, paupérisation de la ville : le combo perdant d’une ville qui se dévitalise. Et qui poursuivra sur cette voie si les mêmes sont reconduits l’an prochain, car Laurence Ruffin cornaquée par les Verts/LFI et sans doute un PS prêt-à-tout pour des places persistera dans cette voie. Les Piollistes et leurs successeurs ne sont pas prêts à changer de braquet, comme le montre leur durcissement à l’égard des collectifs qui réclament le dialogue pour une révision des projets à venir et sont en retour traités comme des factieux.

À Annecy (majorité écolo aussi !), les élus ont fait le choix d’écouter les habitants et commerçants et font une pause pour s’assurer de l’impact de leurs projets
… ET NE RECONNAISSENT AUCUN DE LEURS TORTS

On mesurait encore ce raidissement des élus à la réunion de l’UHCV, où les participants étaient pantois à se demander « pourquoi la municipalité est aussi fermée aux demandes des habitants et commerçants« . Sur la suppression de stationnement, les projets de fermeture de la ville, les problèmes d’accessibilité, l’absence de lumière pour sécuriser, les problèmes d’attractivité, l’adjoint Gilles Namur (Verts) s’est montré fermé comme à son habitude, refusant de bouger d’un iota et annoncant la couleur de ce que donnerait un autre mandat des sortants.

Sur un seul sujet, il a concédé une erreur. Interpellé sur des suppressions de places PMR en masse dans le secteur de la rue Palanka malgré des promesses contraires, il a admis une faute… mais s’est complètement déchargé sur « les services » de la métropole. Les élus ne sont responsables de rien dans leur système.

EN 2026, L’IDÉOLOGIE OU LE PRAGMATISME

La question de sauver le commerce grenoblois dépasse le seul cadre économique. Elle touche à la qualité de vie à Grenoble dans sa globalité, car un commerce ouvert, c’est une occupation positive de l’espace gage de sécurisation, d’attractivité, de cadre agréable à vivre. Les élections municipales et métropolitaines permettront de choisir entre deux lignes claires.

Soit la poursuite d’une ligne idéologique, avec des projets de fermeture qui aggraveront le problème comme Avenue Jeanne d’Arc, à l’Esplanade, Place de Metz / Rue de Strasbourg, Berriat, malgré un dogme qui s’est fracassé dans le mur de la réalité comme on le voit après deux mandats.

Soit une politique équilibrée qui tâche de redonner du souffle aux commerçants avec une politique d’accessibilité équilibrée et le traitement des problèmes d’attractivité (sécurité, propreté) pour revitaliser notre ville et améliorer le quotidien des Grenoblois. Ce qu’entend faire l’équipe d’Alain Carignon avec le collectif « Réconcilier Grenoble », en pointe avec de nombreux présidents d’unions de quartiers et représentants de commerçants parfaitement au fait de la problématique.

La balle est dans le camp des Grenoblois (et de leur bulletin de vote).