Après un début de saison moins riche en victoires que les années précédentes, l’AVC Aix Provence Dole veut revenir sur le devant de la scène. Au Circuit de Saône-et-Loire, l’objectif a été atteint grâce au succès de Tristan Delacroix au classement général. Mais avec un calendrier plus étoffé en Classe 2 du fait du statut de Conti Fédéral, les Aixois veulent maintenant franchir un cap. Cette semaine, les protégés d’Evaldas Siskevicius sont présents à l’Alpes Isère Tour, avec l’idée de poursuivre une dynamique qui a mis du temps à s’amorcer, comme le directeur sportif l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Quel est l’état d’esprit sur cet Alpes Isère Tour ?
Evaldas Siskevicius : Déjà, c’est une super course, on est très contents d’être là. C’est un retour à la normale, entre guillemets, puisqu’on peut accéder aux plus belles courses. On vient de finir la Ronde de l’Isard qui a été très encourageante. On a vu qu’on pouvait rivaliser sur ces courses Espoirs. Notre équipe est bien présente. Du coup on arrive avec de l’ambition. On est bien armés pour les arrivées au sprint et pour les étapes de montagne. Maintenant, on verra.

Il y a un coureur particulier pour le général ?
On va protéger deux coureurs, Mark (Lightfoot) et Jamie (Meehan). Après, on a quand même des bons éléments aussi sur les autres étapes. Surtout que c’est toujours casse-pattes, on a déjà reconnu les étapes. Il y a un beau terrain de jeu. On n’est pas sûr que ça va arriver toujours au sprint. Du coup, ça va être intéressant.

Mark Lightfoot enchaine donc avec l’Isard…
C’était prévu à partir du mois de mars. On a pris cette décision-là. Quand la Ronde de l’Oise a été annulée, on a modifié nos plans, avec Mark notamment. C’est un pur grimpeur. Il faut qu’il enchaîne ces courses. Comme ça, ça va nous donner beaucoup d’indications pour sa progression. C’est la deuxième année qu’il est avec nous. Mais là, en finissant 8e à l’Isard, c’est déjà un beau signe. Maintenant on l’attend ici sur les étapes de montagne.

« IL NOUS FALLAIT UN BON CINQ MOIS POUR TOUT METTRE EN ROUTE »

Comment tu juges la saison de l’équipe ?
Déjà, il faut reprendre tout depuis le début. L’année dernière, on était vraiment très bons. On a payé un peu le début de saison. Maintenant, on est en pleine reconstruction. On a fait un recrutement prudent. Mais aussi parce qu’on veut se structurer pour devenir une vraie équipe Continentale. Maintenant, on commence à y être. Ça, c’est peut-être la plus grande satisfaction. Avec les coureurs, on a besoin de temps. Du temps qu’on n’avait pas parce qu’on a joué les manches de Coupe de France jusqu’au bout. Cette année c’est une reconstruction, un nouveau travail. Là, on commence à en tirer les fruits. On regarde toujours vers l’avant.

Tu ne penses plus à Clément Izquierdo, Emmanuel Houcou…
Je pense que là, ça y est. Maintenant, on est parti sur autre chose. Mais c’est vrai que, surtout quand tu vois les saisons qu’ils font, ils marchent super fort. Mais c’est notre job. On n’est pas là pour les garder. On les pousse même, les coureurs doivent aller plus haut. C’est notre objectif premier. Mais il faut aussi comprendre qu’on a besoin de temps pour retravailler et retrouver des couleurs, entre guillemets. Mais l’Isard a montré que ça y est, on revient dans le match. Le Saône-et-Loire était aussi exceptionnel. Il nous fallait un bon cinq mois pour tout mettre en route.

Dès que tu es arrivé, tu as été très ambitieux. Tu es compétiteur, alors as-tu réussi à accepter tout ça ?
On n’est pas bêtes. Il faut s’adapter. Ça fait la troisième saison. Je commence à avoir plus de recul par rapport à ce qui s’est passé les premières années. Et de temps en temps, même quand ça ne marche pas, il ne faut pas gueuler. De temps en temps, on entre un peu plus dans le vif du sujet avec les coureurs. Mais parfois, comme au Circuit des Ardennes, je voyais que ce n’était pas la peine d’en rajouter. Ils sont déjà déçus eux-mêmes de ne pas performer comme on voulait, etc. Mais c’est formateur. Au Saône-et-Loire, c’était la première fois qu’on voyait que ce niveau Conti Fédéral était intéressant. On a franchi des paliers supplémentaires. Tous nos coureurs ont progressé.

« IL FAUT SE DISTINGUER DES AUTRES ÉQUIPES »

Pour le moment, vous n’avez fait qu’une Classe 1 en Espagne…
Oui, pour l’instant, c’est la seule Classe 1. On a de très belles courses, comme l’Alpes Isère Tour, la Ronde de l’Isard. On a fait plein de Classe 2. En avril, je n’étais que sur des Classe 2. Du coup, ça change complètement la donne. Maintenant, on va retourner un peu au normal. Mais on ajoute aussi le Val d’Aoste. On va retourner au Tour Alsace. Maintenant, avec notre calendrier, on peut vraiment rivaliser. Quand les jeunes coureurs arrivent chez nous, ils savent qu’ils vont faire de belles courses. On a ajouté Gabriel Layrac à notre effectif Conti, c’est bénéfique. Et on veut continuer sur cette lancée.

Quels sont les grands moments à venir ?
Bien sûr, le Championnat de France, ça va être un rendez-vous important. Après on vise le mois de juillet avec les blocs de Coupe de France, qui nous conviennent très bien. Il y a le Val d’Aoste et l’Alsace qui va être une période importante. Après, il y a le Championnat Espoir, notre effectif est jeune donc ça va être une période super importante pour nous. Puis on va déjà penser au mois de septembre, avec les Coupe de France et peut-être une Classe 1 à étranger.

Il y a beaucoup de coureurs chaque année, des vététistes qui viennent un week-end ou deux. Est-ce compliqué de faire des choix en ayant pour objectif de former un noyau de coureurs ?
En fait, c’est notre choix. Je ne veux pas tout expliquer en détails, mais je crois qu’on fonctionne exactement comme une équipe du WorldTour. Ça veut dire que notre Conti, c’est notre meilleure équipe, qui a plus de ressources, etc. On a des N1 qu’on garde en tant que réserve pour alimenter tout de suite. Et le développement, c’est les vététistes. Si on arrive à donner le goût à certains vététistes, par exemple Mathis Guay, tout le monde est content. Il ne va pas faire le Championnat de France avec nous cette année. Mais il est très content d’être avec nous et de faire les courses, il va faire le Tour Alsace. C’est aussi notre job de composer. Je pense qu’on fait quand même un bon job. On fait un peu différemment, il faut se distinguer aussi des autres équipes.