Une bonne note pour l’Europe. Alors qu’on a souvent l’impression qu’elle recule sur le sujet du climat, elle va finalement tenir l’une de ses promesses. Selon des chiffres publiés, ce mercredi 28 mai, par la Commission européenne, l’Europe devrait quasiment atteindre son objectif de réduction des émissions carbone en 2030, destiné à lutter contre le changement climatique.

Cet objectif n’était pas facile à tenir puisqu’il s’agit de diminuer de 55% les rejets de carbone sur le continent, par rapport à 1990. Selon les dernières estimations, l’Europe devrait atteindre une réduction de 54% des émissions en 2030, à un petit pourcent de l’objectif final.

Cette forte diminution est à attribuer à nos efforts, même si inégaux selon les secteurs. Les émissions issues de la production d’énergie ont énormément diminué avec la montée en puissance des renouvelables comme le solaire ou l’éolien, depuis 10 ans. Côté industrie, il y a également eu des efforts importants, notamment pour les entreprises qui sont soumises au régime des quotas carbone qui renchérit le coût de la pollution. En revanche, c’est moins le cas des transports, du logement ou de l’agriculture, seul secteur à être dispensé d’objectifs chiffrés.

La délocalisation, trompe l’œil de la diminution

Une autre cause de cette réduction des émissions de carbone est moins vertueuse et avouable pour l’Europe : celle des délocalisations industrielles, notamment à cause de la montée des coûts de l’énergie sur le continent. Les usines sont parties ailleurs. La chimie allemande, par exemple, a largement migré en Chine et aux États-Unis. En fait, ces entreprises européennes émettent toujours du carbone, mais plus en Europe.

Une baisse apparente qui n’a aucun impact puisque le carbone émis à Pékin est tout aussi nocif que s’il vient de Paris ou Bruxelles. C’est la limite de ce calcul qui ne prend pas en compte les émissions importées, c’est-à-dire générées par les produits que nous consommons, mais qui sont fabriqués en dehors d’Europe. Ainsi, la mesure publiée par la Commission européenne est encourageante, certes, mais que partielle.

Les émissions européennes, marginales au niveau mondial

Les émissions européennes représentent 6% seulement des émissions mondiales. Une part marginale et en diminution. L’Europe comptait pour 15% du total en 1990. Cette diminution s’explique par la chute des émissions en Europe mais également parce que les autres émettent bien davantage qu’il y a 35 ans, en particulier, l’Inde et la Chine. Au total, les émissions mondiales ont progressé de 60% depuis 1990.

Cet objectif à 2030 sera suivi, en théorie, d’un objectif de 90% de diminution des émissions pour 2040, toujours par rapport à 1990. Enfin, l’objectif zéro émission est fixé pour 2050. Mais l’objectif 2040 n’est toujours pas confirmé parce qu’il fait l’objet de disputes et de discussions entre les pays membres : l’Italie et la Pologne veulent l’assouplir et la France n’est pas très enthousiaste. Quant à l’Allemagne, la nouvelle coalition apporte au nouvel objectif un soutien conditionnel. Les Européens doivent se mettre d’accord avant la COP30, en novembre prochain.

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