« Tous ces états de faits auraient pu nous amener à penser la fin du groupe politique. Mais nous croyons toujours au projet… ». À Rennes, la Défense collective, ce groupe emblématique de l’ultragauche rennaise, que Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait souhaité dissoudre en 2024, avant que le Conseil d’État n’annule cette décision, a publié, ce mercredi 28 mai 2025, un long communiqué en forme de mea culpa. Et ce, pour annoncer qu’il était en train de se relever d’une grave crise interne.

Il y a quelques jours, Le Télégramme avait révélé comment des accusations de violences sexuelles avaient miné le collectif. Aubette, poubelles, cage d’ascenseur, toilettes de bar… Samedi 17 mai au matin, le centre historique de Rennes s’était en effet réveillé couvert d’affiches imprimées en noir et blanc. Sur ces panneaux, le visage en grand format d’un pilier de la Défense collective, ce collectif rennais d’ultragauche

Suspension

Ces accusations de violences sexuelles, issues de réunions en non-mixité au sein du collectif, avaient eu des conséquences, puisque la « La Défense collective avait annoncé sur ses réseaux acter » une période de suspension ». Le mouvement rennais devait en outre faire face à une autre difficulté : « un hacking, qui n’émane ni de la police, ni des fafs (militants d’extrême droite, NDLR), nous a privés de nos canaux de communication ».

Dans le texte publié sur les réseaux sociaux ce mercredi, la Défense collective annonce avoir « récupéré ses canaux de communication », et revient sur les accusations qui ont précipité la crise interne – elles concerneraient « une dizaine de femmes ».

Tous ces états de faits auraient pu nous amener à penser la fin du groupe politique

« Depuis plusieurs années »

« Nous avons eu connaissance de violences sexistes et sexuelles commises par trois membres depuis plusieurs années », reconnaît le collectif. Il annonce à la fois une restructuration, la mise en place de référents sur ces questions, mais confirme aussi les mesures de « suspension » visant leurs suspects. « L’un d’entre eux est définitivement exclu fin janvier 2025 », rappelle la Def Co, annonçant également sans ciller « l’exclusion de deux autres violeurs ».

Le groupe regrette son « incapacité à résoudre le problème global », et l’explique de plusieurs façons : « esprit de corps au sein de la Défense collective, accusations de volonté de destruction du groupe par les personnes témoignant contre ses membres, intimidation des victimes », mais aussi reconnaît « la quête de pouvoir de certains ».

Selon les informations du Télégramme, confirmées par le Procureur de la République de Rennes, aucune plainte n’a été déposée auprès de la police ou de la gendarmerie dans ce dossier.