Conclusions : l’épisode pluvial du Carnien a coïncidé avec un renouvellement des écosystèmes. Il a entraîné une réduction drastique des espèces, avec en particulier la disparition du tiers de la vie marine, et, sur terre, l’extinction des rhynchosauriens et le déclin des dicynodontes, les principaux herbivores du moment. Parallèlement, il s’est aussi traduit par l’avènement de groupes de plantes et d’animaux qui allaient devenir des composantes majeures des écosystèmes modernes.
Ainsi les massifs de coraux durs sont-ils apparus à cette époque, de même que les crocodylomorphes (les ancêtres des crocodiles) et les premiers mammifères, tandis que fougères et conifères se sont diversifiés. Mais il a surtout permis à la poignée de dinosaures déjà existants de prospérer au point de devenir le groupe animal dominant. « Nous savons que les dinosaures sont apparus au début du Trias, 20 millions d’années avant l’épisode pluvial du Carnien. Mais nous n’avons trouvé aucun de leurs fossiles avant le CPE, seulement quelques empreintes. Pendant toute cette période, ils devaient donc être très rares. Puis nous trouvons quantité de fossiles dans les cinq millions d’années qui ont suivi le CPE » explique Mike Benton.
En Italie, dans les Dolomites, qui contiennent l’un des principaux gisements fossiles de l’époque, en l’espace de 3 à 4 millions d’années, les dinosaures, d’abord inexistants, finissent par représenter 90 % des restes retrouvés.