Alors que les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans le métier de photographe, « elles restent toujours moins visibles que les hommes », déplore Irène Jonas, membre du conseil d’administration de l’association organisatrice du festival L’Homme et la mer, et elle-même photographe. Face à cette « invisibilité », l’équipe de l’évènement a pris la décision de donner « un coup de barre salutaire », en plaçant l’année 2025 comme celle des femmes photographes. Du 1er juin au 31 octobre 2025, le travail de nombreuses professionnelles sera ainsi affiché en grand dans les rues du Guilvinec, à l’occasion de la 15e édition du festival photo de la commune.

300 clichés exposés

Preuve de cette soif de reconnaissance, « nous avons reçu plus de 200 candidatures pour venir participer », signale René-Claude Daniel, le président. « Les années précédentes, nous recevions plus de 80 % de dossiers de photographes masculins. En sollicitant les femmes, nous sommes cette année à une proportion inverse », signale-t-il. Au final, 13 professionnelles, ainsi que deux hommes, ont été retenues pour exposer environ 300 de leurs clichés sur les murs de la ville.

Hormis les femmes derrière l’objectif, celles qui entretiennent un lien avec le milieu maritime seront mises en lumière. Des ouvrières d’usines de poisson, en passant par celles qui déchargent les bateaux en Birmanie ou qui bravent les océans à bord de bateaux de course, le festival s’attachera à démontrer par l’image que la mer n’est définitivement pas qu’un monde d’hommes.

D’impressionnants clichés seront une nouvelle fois exposés dans les rues et places du Guilvinec et de Treffiagat.D’impressionnants clichés seront une nouvelle fois exposés dans les rues et places du Guilvinec et de Treffiagat. (Le Télégramme/Guirec Flécher)Conférences et rencontres ce samedi

Ce samedi 31 mai, à l’occasion de l’inauguration de cette nouvelle édition, le public aura l’occasion d’échanger avec les photographes sélectionnées. Outre les lieux d’exposition dans les rues, plusieurs d’entre elles tiendront des conférences (en entrée libre) au Centre de loisirs et de culture (CLC) du Guilvinec. L’occasion de découvrir le travail de Virginie Seiller, qui s’est intéressée aux sirènes de Taïwan ; de Fab Rideti, dont l’un des clichés a été sélectionné pour composer l’affiche de cette édition ; ou encore d’Alexandra Frankewitz pour sa série « Respiration portuaire ».

« Ancré localement » mais ouvert sur le monde

Irène Jonas rappelle que le festival reste un évènement « ancré localement », grâce à une soixantaine de bénévoles présents tout au long de l’année. Des établissements scolaires du Pays bigouden et de Quimper ont ainsi été impliqués pour permettre aux jeunes d’afficher leurs créations sur les rives du Guilvinec et Léchiagat. Les adhérents du club photo du Guilvinec ont également été mis à contribution avec leur série « À vos papilles », qui dévoile les coulisses en cuisine de bonnes adresses du Guilvinec.

Loin d’être un repli sur soi, l’objectif du festival est avant tout de proposer « une diversité de points de vue » sur le monde, de par ces artistes sélectionnées, qui dépassent largement les frontières bretonnes.

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