Des 13 000 m3 de bâtiment du centre de tri du Syctom, il ne reste ce mardi après-midi quasiment qu’une carcasse. Si dès lundi soir, le président du Syctom, Corentin Duprey, affirmait que des « départs de feu étaient très fréquents » au sein des cinq centres de tri de la métropole du Grand Paris dont le Syctom a la gestion, pour l’heure impossible de connaître exactement la raison de cet embrasement.

« On n’en connaît pas la cause mais on sait quel est le lieu de départ du feu », poursuit le responsable. Il aurait pris dans une salle de stockage réservée aux déchets papiers, préalablement triés. De quoi remettre en cause l’hypothèse de l’explosion d’une batterie ou d’une bonbonne de protoxyde d’azote qui se serait glissé par erreur dans des poubelles jaunes. Une situation qui peut arriver dans les centres de tri où les départs de feu sont fréquents.

Ce lundi soir, le préfet de police, Laurent Nuñez, révélait également qu’un effondrement avait eu lieu à l’intérieur du bâtiment et qu’un « certain nombre » de bouteilles de gaz avait explosé. L’enquête a été confiée au commissariat du XVIIe arrondissement, et les premières constatations ont été réalisées par les services du laboratoire central de la préfecture de police, spécialisés dans les incendies.

Le site inaccessible pendant plusieurs jours

Mais pour savoir exactement comment le feu a démarré, il faudra sans doute attendre le concours des pompiers spécialisés en RCCI (recherche des causes et des circonstances d’incendie) qui pourraient faire l’objet de réquisitions de la part du parquet de Paris. Et les investigations sur place ne pourront débuter qu’une fois le dispositif de surveillance levé.

En effet, ces prochains jours, des effectifs de pompiers resteront mobilisés sur les lieux du sinistre afin de s’assurer que le feu ne reprenne pas. Ce n’est qu’une fois l’incendie définitivement terminé que ces pompiers spécialistes pourront entrer en scène.

« On utilise tout un système de faisceau d’indices pour remonter aux circonstances et causes de l’incendie », explique Christelle, spécialiste recherche des causes et des circonstances d’incendie (RCCI) au sein du SDIS des Yvelines dans un podcast. Ces enquêteurs s’appuient notamment sur une analyse des lieux du sinistre, mais aussi sur les témoignages des primo intervenants pour comprendre comment l’incendie a pu avoir eu lieu.

« On part d’une lecture technique de l’incendie, on refait la marche du feu et on expérimente le développement de l’incendie tel qu’il a pu démarrer, poursuit la spécialiste. Avec des causes qui peuvent être parfois malheureusement indéterminées, on ne trouve pas toujours… »