C’est le 10 février 2023 qu’Audrey Baltrons, 40 ans, est aperçue pour la dernière fois dans le secteur de Decazeville, dans le nord de l’Aveyron. Un peu plus de deux ans après la disparition de cette mère de deux enfants, sa voiture vient d’être découverte immergée dans le plan d’eau du Gua d’Aubin, une commune située à 6 km au sud de Decazeville et son corps se trouvait dans l’habitacle, indique le parquet de Rodez, confirmant une information de BFMTV.

« Le 2 avril 2025, un corps sans vie a été retrouvé dans une voiture immergée dans le plan d’eau du Gua. La voiture dans laquelle le corps a été retrouvé appartenait à Madame Audrey Baltrons », informe le parquet de Rodez. Une autopsie a permis d’identifier la mère de famille comme la victime. Concernant les circonstances du décès, « il ressort des conclusions une absence de lésions permettant d’exclure l’intervention d’un tiers ». L’information judiciaire se poursuit.

Le jour de sa disparition, Audrey Baltrons dépose ses deux enfants de 11 et 12 ans au collège puis va prendre un café avec sa mère. C’est cette dernière qui va récupérer les collégiens le soir à la sortie des cours. Dans les jours suivants, la quadragénaire envoie quelques SMS puis silence radio, elle ne donne plus signe de vie.

Elle demande à des proches de prendre soin de ses enfants

Trois jours plus tard, sa disparition est signalée aux autorités et un appel à témoins est lancé. Il y est précisé que la quadragénaire circulerait à bord d’une Dacia Logan blanche, avec laquelle aurait quitté la commune d’Auzits. Il aura fallu deux ans pour localiser le véhicule.

La mère de famille a été signalée disparue le 13 février dernier.La mère de famille a été signalée disparue le 13 février dernier.

Selon des enquêteurs, le 13 février, la mère de famille avait envoyé des messages à « troublants » à ses proches, leur demandant de prendre soin de ses enfants. Puis plus rien. La mère d’Audrey Baltrosn avait rapidement donné l’alerte. Le téléphone avait été localisé dans plusieurs zones du département puis s’était éteint. Une enquête pour disparition inquiétante avait été ouverte par le procureur de la République de Rodez le 14 février.

« Sonder les profondeurs de l’âme d’Audrey »

Aucune piste n’était négligée par les enquêteurs. Six policiers de la PJ de Montpellier avaient été affectés à la recherche de l’Aveyronnaise en collaboration avec les enquêteurs du commissariat de Decazeville. « Les investigations pour la retrouver restaient vaines », indique le procureur de la République de Rodez Nicolas Rigot Muller. Ces dernières semaines, la police de l’Aveyron avait relancé les appels à témoins sur les réseaux sociaux.

Les fantômes de la tuerie de Chevaline, épisode 6 : un tireur au sang froid

Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles.

Écouter

Le 2 avril, la voiture est découverte dans le lac d’Aubin par les plongeurs de la brigade nautique de Marseillan. « Cette opération ne faisait pas suite à des témoignages particuliers et s’inscrivait dans les recherches systématiques prévues par les enquêteurs », précise le procureur Rigot Muller. « Des investigations sont en cours pour identifier avec certitude la personne découverte comme étant Audrey Baltrons (comparaison de dossier médical, ADN si besoin) », ajoute encore le procureur.

En réaction à la découverte de la voiture d’Audrey Baltrons, l’avocat de sa famille, Me François-Xavier Berger, qui félicitait le « travail extraordinaire » de la police et du juge d’instruction, auprès de France 3 commentait : « Il faut arriver a posteriori à sonder les profondeurs de l’âme d’Audrey. C’est quelque chose de très difficile. Elle avait deux enfants, elle y était très attachée. C’est ce qui interpelle sa famille et qui rend sa disparition d’autant plus insupportable pour ses proches. » Selon lui, « il pouvait y avoir potentiellement des signes de dépression, mais aller jusqu’au suicide, avec ses deux petits, c’est ce qui était inenvisageable pour son entourage. »

« C’est une enfant du pays, confie une habitante à Centre Presse Aveyron. Une fille bien, connue et appréciée. » Un autre habitant s’interroge : « Pourquoi les enquêteurs ne sont pas venus inspecter les profondeurs du plan d’eau avant ? Elle est du coin, ça aurait été logique de commencer par là. »