Une créatrice de mode girondine a lancé en début de semaine un appel à l’aide sur les réseaux sociaux. Vanessa Lauriola y explique s’être fait dérober, dans un TGV, une valise violette dans laquelle se trouvait une trentaine de corsets, des pièces uniques, comme un corset en cuir de raisin, ou un autre recouvert de cristaux Swarovski, précise Ici Gironde. La valeur est estimée à 40.000 euros.

Le vol a eu lieu jeudi 22 mai, dans le TGV Bordeaux-Paris. C’est en descendant à la gare Montparnasse que la corsetière s’est rendue compte avec stupeur que sa valise, qui renfermait 15 ans de créations, avait disparu. En demandant autour d’elle si quelqu’un avait vu cette valise, un témoin a livré que quelqu’un serait descendu avec, en gare d’Angoulême ou de Poitiers.

Vigilance sur les sites de revente en ligne

Vanessa Lauriola ne croit pas à un accident, puisque la valise renfermait aussi ses cartes de visite. Contactée jeudi par 20 Minutes, elle dit espérer une avancée de l’enquête « grâce à la vidéosurveillance en gare ». « Une valise violette, cela ne passe pas inaperçu quand même ». « Je pense que le ou les voleurs ont été intrigués par cette valise, mais qu’ils n’avaient aucune idée de ce qu’il y avait à l’intérieur, poursuit-elle. Elle était tellement lourde qu’ils s’imaginaient certainement autre chose, du matériel informatique peut-être. Je ne sais pas ce qu’ils vont faire de ces corsets, mais je scrute tous les sites de revente en ligne, au cas où ils réapparaissent… »

Même si elle ne désespère pas remettre la main un jour sur ses créations, dont certaines remontent à ses débuts en tant que corsetière il y a 18 ans, Vanessa Lauriola ne se fait plus beaucoup d’illusions. « Cela fait une semaine aujourd’hui… Cette perte est inestimable, mais je suis déjà tournée vers la suite pour mes marques. »

Une pièce au Festival de Cannes avec la danseuse Vanessa Feuillatte

La créatrice possède deux marques de corsets : Marquyse, dédiée à l’aspect burlesque, et Mary-Antoinette Corset, « qui est ma marque historique, avec laquelle j’ai habillé Vanessa Feuillatte, première danseuse de l’opéra de Bordeaux, qui a monté les marches du Festival de Cannes avec une de mes pièces. Cela a été un bel accomplissement pour moi, et une marche franchie pour ma marque. »

La danseuse à l'opéra de Bordeaux, Vanessa Feuillatte, à Cannes avec un corset réalisé par Vanessa Lauriola.La danseuse à l’opéra de Bordeaux, Vanessa Feuillatte, à Cannes avec un corset réalisé par Vanessa Lauriola. - V.Lauriola

Mary-Antoinette Corset est « dédiée à la femme moderne souhaitant porter une pièce de mode très structurée et féminine au quotidien » décrit Vanessa Lauriola. « Ma figure de proue, c’est le corset working girl, très facile à mettre pour une femme qui veut agrémenter sa tenue quotidienne pour aller travailler. En parallèle, j’habille aussi des femmes qui ont besoin de briller en soirée, avec une robe corsetée, tout en élégance et en féminité. »

L’autre marque, Marquyse, « c’est le monde du spectacle, du cabaret burlesque, de l’effeuillage… On va chercher l’extravagance. Je ne vais pas hésiter à mettre 4.000 strass sur une pièce pour qu’elle brille le plus possible. »

Jusqu’à 300 heures de confection pour un corset

Basée à La Sauve en Gironde, la styliste est labellisée artisane d’art, « avec un savoir-faire très précieux que je transmets aux corsetières sur Bordeaux. » Dans son atelier, « tout est fait à la main. » Pour la fabrication d’un corset, « il faut compter a minima sur une trentaine d’heures, et quand il s’agit de pièces plus complexes, comme celle de Vanessa Feuillatte, cela peut monter à 200 ou 300 heures de confection. Il y a énormément d’étapes à la main qu’une machine ne peut pas faire. »

Vanessa Lauriola espère pouvoir recréer quelques-unes des pièces qui lui ont été volées. « J’essaie de rester sur ma dynamique, même si en mon for intérieur, il y a des choses qui ont disparu avec ce vol, qui font partie de mon histoire de jeune corsetière quand j’ai commencé. »