Cette fois-ci, la statistique est bien ancrée dans le marbre : Charles Leclerc est devenu le pilote Ferrari ayant marqué le plus de points pour l’écurie italienne en Formule 1. Il a dépassé son ancien coéquipier, Sebastian Vettel.
Ce record, c’est la deuxième fois que le Monégasque l’atteint puisqu’il avait déjà surpassé l’Allemand à la suite du Grand Prix de Chine… avant de se faire disqualifier en raison du poids de sa monoplace, inférieur aux limites autorisées par la FIA. C’est donc à l’occasion du Grand Prix du Japon que Charles Leclerc a surclassé son ancien rival. Avec la 4e place décrochée à Suzuka, une performance correcte au vu du rythme de sa monoplace, les 12 points récoltés lui ont permis d’atteindre un total de 1 411 unités marquées en rouge, soit 11 de plus que Sebastian Vettel.
Cependant, ce record est-il un véritable accomplissement ou un simulacre ? Une chose est sûre, il est à relativiser car il ne tient pas en compte les évolutions du barème de point au fil de l’histoire de la Formule 1. Leclerc profite d’une distribution généreuse — une victoire rapporte désormais 25 points, contre 10 avant 2010 — et d’un calendrier bien plus dense qu’à l’époque. Autant d’éléments qui rendent les comparaisons avec les légendes du passé délicates.
Il est alors important de rendre la comparaison plus juste et de rendre à César ce qui lui appartient : si l’on fait fi des disparités entre les époques, Michael Schumacher possède 1066 points, soit presque 400 unités de moins que le Monégasque malgré ses 72 victoires avec le Cheval Cabré. En revanche, si l’on fait preuve de justesse et que l’on applique au Kaiser le système de points actuel, ses unités bondissent à 1800 points… seulement avec ses victoires ! Voilà l’église remise au centre du village.
Un accomplissement frustrant ?
Cette marque « historique » de Charles Leclerc avec Ferrari est-elle un trompe-œil ? Le tableau du n°16 a toujours été en demi-teinte face aux attentes démesurées des Tifosi. Surnommé « Il Predestinato », le petit prince de la Scuderia n’est plus le jeune espoir d’hier. Désormais pilote confirmé, il entame sa septième saison chez Ferrari et en 129 Grands Prix, le Monégasque a signé 26 pole positions, 43 podiums… mais seulement 8 victoires. Depuis ses débuts, l’avenir semble toujours lui promettre le meilleur, sans que celui-ci ne se concrétise pleinement.
Le début de saison 2025 confirme cette mauvaise fortune. La fin d’année 2024, pourtant prometteuse, laissait espérer une Scuderia de retour aux avant-postes. Mais après trois Grands Prix, aucune Ferrari n’est encore montée sur un podium, hors course Sprint.
Ainsi, le record de Charles Leclerc peut se lire de deux façons. D’un côté, il consacre un accomplissement majeur et le Monégasque inscrit un peu plus encore son nom dans l’histoire de la Scuderia. De l’autre, il réveille une forme de frustration, voire de désillusion : après sept saisons en rouge, les promesses du « Prédestiné » restent en suspens, et l’Italie attend toujours le retour du titre mondial. Bien sûr, l’absence de succès n’est pas de son seul ressort, lui qui n’a jamais joui d’une monoplace capable de tout rafler depuis ses débuts à Maranello.
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