Les constructeurs automobiles pratiquent parfois une drôle de littérature. Fiat fait désormais partie de cette grappe en chamboulant les noms de ses plus petits modèles. L’actuelle Panda conserve ainsi son patronyme, sauf en finition haute, où elle se nomme désormais Pandina. La toute nouvelle version électrique, qui pourrait s’apparenter à une quatrième génération, choisit dorénavant l’appellation Grande Panda… mais ne l’indique nulle part sur sa carrosserie.


S’abonner à Presse-citron

En réalité, il suffit de prendre un peu de recul pour constater que ce surnom n’est pas usurpé. Avec ses 3,99 m de long, la Fiat Grande Panda a subi une poussée de croissance extraordinaire comparé à la Panda qui pointe à 3,68 m. De fait, l’auto met les pieds dans la catégorie des citadines polyvalentes quand la Panda assure toujours le rôle de mini citadine. Bien sûr, ces décimètres en plus ne sont pas sans conséquences au quotidien.

Fiat Grande Panda (5)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (7)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (13)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda : de l’espace à revendre

L’habitabilité arrière progresse sensiblement avec un espace aux jambes autrement plus important alors que la garde au toit demeure inchangée, en restant très bonne dans le segment. Les passagers souffriront en revanche d’une posture contrariée sur la version électrique, avec un plancher trop haut. De fait, les jambes remontent trop et ne sont plus soutenues par la banquette, rendant tout long trajet inconfortable.

Fiat Grande Panda (26)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (27)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (25)

© Thomas Kim pour Presse-citron

C’est bien dommage car les assises se montrent très confortables avec un rembourrage appréciable sur cette finition haute La Prima. C’est encore plus dommage dans la mesure où les sièges avant sont généreusement dimensionnés et soutiennent efficacement les cuisses. Là où il n’y aura pas de jaloux, ce sera au niveau du coffre avec un volume d’emport de 361 l plutôt honnête. Seul le seuil de chargement, un peu haut perché, pénalise la praticité.

Fiat Grande Panda : une planche de bord remarquable

Non, mille fois non. Je n’ai pas été grassement payé par Fiat pour qualifier le tableau de bord de remarquable. Il est vrai que je force peut-être un peu sur les mots mais il faut se rendre à l’évidence : la présentation intérieure de cette Fiat Grande Panda est de très bon aloi pour la catégorie. Par rapport à la Citroën C3 qui confine à la cellule de moine, l’italienne avance un nuancier bien plus joyeux.

L’ensemble du mobilier est ainsi moulé dans un habillage bleu foncé, couleur assez inhabituelle pour un intérieur automobile. Et pour continuer dans les bizarreries, notez qu’on profitera côté passager d’un rangement recouvert de fibre de bambou sur la version La Prima. Le choix de cette plante dans cette Fiat Grande Panda relève-t-il de la simple coïncidence ? Je ne pense pas le moins du monde…

Fiat Grande Panda (28)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (17)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (1)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Ajoutons à cela la présence en série d’une instrumentation numérique de 10 pouces secondée par un écran tactile de 10,25 pouces, tous deux encastrés dans une forme oblongue jaune. C’est bien, même très bien comparé à la C3 qui joue davantage sur le minimalisme avec son pseudo affichage tête-haute monochromatique. Côté qualité de finition, c’est en revanche du pareil au même, avec une avalanche de plastiques rigides et des assemblages d’une précision parfois relative en phase avec le prix du véhicule.

Fiat Grande Panda : équipement et connectivité basiques

La Fiat Grande Panda embarque ce que l’on est en droit d’attendre sur une voiture en 2025. La version de base Red se dote ainsi en série des feux à LED à l’avant et à l’arrière, des quatre vitres électriques, des jantes en acier de 16 pouces, d’un frein à main électrique, des radars de recul, de l’allumage automatique des feux, d’un volant multifonctions, de rétroviseurs à réglages électriques et d’une climatisation manuelle.

La finition supérieure La Prima enrichit la dotation de jantes de 17 pouces, de barres de toit, de vitres arrière surteintées, d’un accoudoir central avant, d’essuie-glaces automatiques, d’un rétroviseur intérieur jour/nuit automatique et d’une caméra de recul. Notre modèle reçoit en option les sièges avant chauffants, le volant chauffant et le pare-brise chauffant contre 500 €. Le très pratique accès et démarrage mains-libres est cependant indisponible. Même histoire pour le régulateur de vitesse adaptatif, qui manque à l’appel. Absence sans grande conséquence car la Fiat Grande Panda électrique n’est clairement pas taillée pour les longs trajets.

Fiat Grande Panda (18)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (21)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (23)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (22)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Aussi, un paragraphe suffira pour évoquer sans retenue la connectivité très limitée de l’auto. L’écran tactile met en avant des menus peu fournis aux graphismes particulièrement basiques. Téléphone, radio, navigation… Les possibilités sont restreintes. Mais cette simplicité a néanmoins du bon puisqu’elle appelle une ergonomie sans reproche. Et on pourra toujours se réfugier sur la connectivité Apple CarPlay et Android Auto sans fil livrée en série.

Fiat Grande Panda : joyeusement dessinée

Quelques mots sur le design puisque l’on ne peut pas y couper avec notre sujet du jour. En toute honnêteté, la Fiat Grande Panda est une jolie voiture, pas forcément élégante, mais dessinée avec envie. Calandre intégrant les feux en pixel, jantes en forme de « X », inscription Panda emboutie en bas des portières, couleur Jaune Limone très flashy… Tout a été fait pour la différencier de la Citroën C3, sa cousine technique.

Fiat Grande Panda (3)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (6)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (11)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda : surtout pas l’autoroute !

Rien n’a en revanche été fait pour optimiser l’endurance de la Fiat Grande Panda sur autoroute par rapport à la française. C’est malheureux, car la citadine a les jambes bien trop courtes pour envisager sereinement les longs trajets. A 130 km/h, la petite batterie de 44 kWh ne fait pas de miracles et limite l’autonomie à environ 160 km dans les meilleures conditions qui soient (20°C en cette fin de printemps). Cette valeur descendra forcément par temps froid.

Entre deux bornes rapides, le rayon d’action s’amincit encore puisque l’on ne peut logiquement utiliser la pleine capacité de la batterie. Pire : la navigation n’inclut pas de planificateur, ce qui encourage encore moins à prendre l’autoroute. Il faudra donc se rabattre sur les applications tierces si vous envisagez à tout hasard de faire un long voyage. A vrai dire, seule la charge rapide permet à la Fiat Grande Panda de regagner des couleurs au chapitre autoroutier.

Fiat Grande Panda (29)© Thomas Kim pour Presse-citron

De 7 kW en courant alternatif (11 kW en option pour 300 €), la puissance de charge passe à 100 kW en courant continu, une belle performance rapportée à la taille de l’accumulateur. Résultat, il faudra moins de 30 minutes pour passer de 10 à 80 % de batterie. Côté confort, la Grande Panda souffre de bruits aérodynamiques certes importants, mais légèrement moins envahissants que sur la Citroën C3. Quant au curieux mode « C », il réduit l’intensité du freinage régénératif et adoucit de facto les décélérations. Pour tout vous dire, cela ne change pas la face du monde. Bref, ce n’est aucunement un scoop, la petite Fiat électrique n’est pas une grande routière.

Fiat Grande Panda : fantastique en ville

Le tableau est tout autre en milieu urbain où l’italienne est comme un panda dans une forêt de bambous. La citadine se délecte des mini giratoires, se faufile entre deux camions de livraison et se glisse sans ennui dans les places les plus étriquées. Son bloc électrique développant 113 ch et 120 Nm de couple offre en prime silence, douceur et réactivité. Si cela ne suffisait pas, la Fiat Grande Panda dispense une visibilité excellente.

Contrairement à la tendance actuelle, l’auto profite de grandes surfaces vitrées réduisant sensiblement les angles morts. La position de conduite relativement haute combinée à des formes cubiques facilite encore l’appréciation des dimensions du véhicule. La citadine ne goûte cependant pas à la conduite à une pédale, si agréable dans les encombrements. On reviendra aussi sur les suspensions, un rien fermes à basse vitesse, et sur le maniement de la commande de « boîte », qui demande parfois de s’y reprendre pour passer la marche arrière.

Fiat Grande Panda (9)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (20)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (14)

© Thomas Kim pour Presse-citron

La relative dureté de l’amortissement ne garantit pas pour autant un comportement routier de sportive. Sur route, la Fiat Grande Panda prend ainsi pas mal de roulis en conduite enjouée. Conduite enjouée ? Non, non ! Oubliez ce que j’ai dit, l’italienne n’est clairement pas faite pour cela. Rouler calmement permettra de soulager vos passagers et préserver l’autonomie, qui tutoie par ailleurs les 250 km dans ce cas de figure.

Fiat Grande Panda : des prix serrés

La Fiat Grande Panda électrique démarre à 24 900 € en finition Red, ce qui est bien placé pour une citadine électrique. La Citroën ë-C3 You commence un peu plus bas à 23 300 €, mais elle mise sur une présentation plus épurée, voire tristoune. Plus agréable à conduire, la Renault 5 Evolution est aussi nettement plus chère à 27 990 €. Niveau prix, la Dacia Spring demeure imbattable avec ses 19 900 € pour le haut de gamme Extrême. Mais niveau polyvalence, elle est dans les choux…

Fiat Grande Panda (10)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (12)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (15)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Fiat Grande Panda (24)

© Thomas Kim pour Presse-citron

Pour plus de praticité, il faudra se rabattre sur la Hyundai Inster, qui combine un bel espace intérieur à un équipement très riche à partir de 25 000 €. Si l’on vise maintenant la finition La Prima, la Fiat Grande Panda s’affiche à 27 900 €, ce qui la place à nouveau entre la ë-C3 Max et la R5 Iconic cinq. Dans l’absolu, cela commence tout de même à chiffrer pour une citadine électrique à la vocation urbaine et ce, malgré un bonus écologique de 2 000 € sur toutes les versions.

Fiat Grande Panda : notre avis

Oui, la Fiat Grande Panda électrique est une bonne voiture… sous certaines conditions. Vous attendez des justifications ? Les voici : agréablement dessinée, la citadine italienne profite d’un équipement de série assez complet et se révèle être une excellente compagne en ville. Au-delà de son design, c’est son prix attractif qui peut séduire les plus rationnels. On n’en dira en revanche pas de même concernant son autonomie, certes convenable au quotidien, mais très insuffisante sur autoroute.

Pardonnez-moi alors pour le manque d’originalité mais je déboucherai sur une conclusion prévisible et inévitable : la petite Fiat est parfaite si vous roulez peu – moins d’une centaine de kilomètres par jour et moins d’une cinquantaine sur autoroute – et que vous pouvez recharger à domicile. Si ces deux critères ne sont pas remplis, l’italienne devient difficilement recommandable…

Fiat Grande Panda (4)© Thomas Kim pour Presse-citron

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Fiat Grande Panda La Prima
28 400 €


Fiat Grande Panda (3)

On aime

  • L’habitabilité, généreuse rapportée au gabarit
  • L’excellente agilité en ville
  • Le style intérieur et extérieur, inspiré
  • Le prix de base, plutôt bien placé

On aime moins

  • Les capacités autoroutières très restreintes
  • Le dynamisme limité sur route
  • Le multimédia, franchement désuet