Un rapport controversé de l’administration Trump sur la santé des jeunes Américains est mis à mal. Plusieurs études scientifiques qu’il cite sont tout simplement introuvables. Publié le 22 mai sous le titre « Make America Healthy Again » et piloté par Robert Kennedy Jr, le document lie les maladies chroniques chez les enfants à l’alimentation ultra-transformée, aux pesticides, à l’usage des écrans… et insinue des doutes sur les vaccins.

Mais l’intégrité scientifique du rapport s’est effondrée car au moins quatre des études mentionnées sont inexistantes, selon leurs prétendus auteurs. L’enquête, révélée jeudi par le média indépendant Notus, a mis en lumière des citations falsifiées et des sources erronées. Noah Kreski, chercheur à l’université Columbia, a ainsi démenti avoir écrit le passage qui lui est attribué. « Cette citation ne vient d’aucune de mes études », a-t-il assuré. Le lien censé renvoyer vers un article du Journal of the American Medical Association (JAMA) est en réalité invalide. Contacté, le porte-parole de la revue, Jim Michalski, a confirmé que « cet article n’a jamais été publié ».

Les autorités se renvoient la balle

Autre exemple : Harold Farber, professeur de pédiatrie au Baylor College of Medicine, a affirmé que l’article cité sous son nom « n’existe pas ». L’université du Commonwealth de Virginie a également démenti toute implication de Robert Findling, professeur dans ses rangs, dans un texte vantant les psychotropes pour enfants. Quant à un article référencé dans la revue Pediatrics en 2008 sur le trouble du déficit de l’attention, il est introuvable. « Nous n’avons pas trouvé ce titre sur notre site », a déclaré Alex Hulvalchick, attaché de presse de l’American Academy of Pediatrics.

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Face à la polémique, le ministère de la Santé a renvoyé les questions vers la Maison-Blanche et refusé tout commentaire. Suite à cela, la porte-parole Karoline Leavitt a déclaré jeudi que la Maison-Blanche avait « une confiance totale » en Robert Kennedy Jr. ainsi qu’en sa commission « Make America Healthy Again », en dépit des nombreuses incohérences relevées dans les sources de son rapport phare. Karoline Leavitt a par ailleurs chercher à minimiser les problèmes de citations.