Le tribunal de commerce de Saint-Etienne a examiné mercredi les deux offres de reprise toujours en lice pour reprendre l’armurier français Verney-Carron, en redressement judiciaire. Le tribunal s’est penché sur les offres du groupe Rivolier, importateur/distributeur d’armes basé à Saint-Just-Saint-Rambert en Loire-Atlantique (350 salariés et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires) et de l’industriel belge FN Browning (3.000 salariés, environ 90 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Selon Le Progrès, Rivolier a proposé de reprendre 55 des 67 salariés de Verney-Carron, et d’investir plusieurs millions d’euros dans un nouveau bâtiment de 10.000 m². Le groupe belge a proposé quant à lui une reprise de 50 salariés, ainsi que des investissements industriels à Saint-Etienne. FN Browning met en avant son partenariat avec l’État français sur le réarmement de la France.

Recul des ventes de fusils et de carabines de chasse et de tir

Le tribunal de commerce avait prononcé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire de Verney-Carron le 12 février dernier, et désigné un administrateur judiciaire pour accompagner la gestion de l’entreprise détenue majoritairement par le groupe français Cybergun (65 %) depuis mi-2022.

Les ventes de Verney-Carron ont continué à chuter l’an dernier, avec de lourdes pertes et un chiffre d’affaires passé sous la barre des 4 millions d’euros, contre 5,45 millions en 2023, selon une source proche du dossier. Le passif cumulé déclaré par la direction est de près de 20,4 millions d’euros. Le Progrès ajoute qu’un contrat majeur avec l’Ukraine ne s’était pas concrétisé, et n’avait pas permis de redresser la barre.

Notre dossie sur les armes

Créé en 1820, Verney-Carron est le dernier fabricant français d’armes de petit calibre. Longtemps spécialisée dans les armes de chasse, la manufacture a inventé et commercialisé à partir de 1990 les « Flash-balls », des armes défensives notamment utilisées par la police nationale française pendant une vingtaine d’années. La récente orientation vers la fabrication d’armes de guerre de petit calibre n’a pas réussi à compenser la perte du marché avec le ministère de l’Intérieur, et le recul des ventes de fusils et de carabines de chasse et de tir. Le tribunal de commerce a mis sa décision en délibéré au 4 juin.