« Revers pour le gouvernement », « vote rétrograde »… Le rejet ce mercredi soir à l’Assemblée nationale des Zones à Faibles Émissions (ZFE) ne manque pas de faire réagir les élus de la métropole parisienne. « C’est un énorme revers pour le gouvernement (…) mais c’est aussi une décision stupide. Plutôt que de supprimer les ZFE il faut les améliorer ! » plaide David Belliard, adjoint (EELV) à la mairie de Paris en charge des transports et de la mobilité.
« Ce vote rétrograde à l’Assemblée nationale engage notre pays en sens inverse du nécessaire parcours vers la décarbonation et la neutralité climatique à l’horizon 2050. Il s’inscrit également à contresens des impératifs sanitaires », dénonce pour sa part Daniel Guiraud, maire (PS) des Lilas en Seine-Saint-Denis et vice-président de la Métropole du Grand Paris en charge de la transition écologique et de la qualité de l’air.
Les deux élus franciliens regrettent le vote des députés hier soir à l’Assemblée nationale, mais pointent aussi la responsabilité du président Macron sur le sujet.
Car si le 12 mai, lors d’une réunion sur la qualité de l’air, plusieurs ministres avaient annoncé la volonté du gouvernement de déposer un amendement pour défendre le maintien des ZFE, David Belliard et Daniel Guiraud dénoncent le manque d’implication de l’État sur le dossier toutes ces dernières années. « La décision de l’Assemblée nationale n’a été rendue possible qu’en raison de l’inertie de l’État », insiste Daniel Guiraud alors que depuis des années, la Métropole du Grand Paris plaide pour que l’État soutienne davantage les foyers modestes pour les aider à changer de voiture.
« Nul ne doit se résigner »
« Ce vote c’est le résultat de 10 ans d’inaction. Le gouvernement est même allé en sens inverse en supprimant les aides en décembre », rappelle l’écologiste David Belliard. « En Île-de-France, on estime à 46 000 le nombre de ménages modestes qui ont besoin de leur véhicule pour se déplacer quotidiennement. Il faut les accompagner financièrement pour qu’ils achètent des voitures moins polluantes », insiste l’adjoint d’Anne Hidalgo.
Lors d’une réunion baptisée le « Roquelaure de la qualité de l’air », organisée le 12 mai, les élus de la Métropole francilienne avaient déjà plaidé auprès des membres du gouvernement pour que la prime à la conversion soit rétablie et qu’un prêt à taux 0 avec garantie de l’État soit mis en place.
Malgré le revers essuyé mardi soir à l’Assemblée Nationale, les ZFE sont-elles définitivement enterrées ? Le vice-président de la MGP ne baisse pas les bras. « Nul ne doit se résigner à cette situation. Les ZFE doivent être rétablies, avec une aide efficace aux ménages modestes et aux classes moyennes », insiste Daniel Guiraud.
« Il ne s’agit que du premier vote de l’Assemblée. Attendons le vote final sur la loi de simplification. Ce sera l’épreuve du feu pour le gouvernement : on verra s’ils ont vraiment la volonté de lutter contre la pollution de l’air », conclut David Belliard.