l’histoire ne dit pas si certains ont sablé le champagne à l’annonce de la décision de la Cour de cassation. Une chose est sûre: quelques personnalités publiques n’ont pas dû être mécontentes d’apprendre qu’Hubert Falco, 78 ans, était définitivement condamné dans l’affaire dite du « frigo ». Une sanction judiciaire, avec une peine d’inéligibilité confirmée jusqu’en 2028, qui sonne comme un arrêt de mort politique.
« On va enfin pouvoir passer à autre chose », anticipait l’un d’eux la semaine dernière. L’empêchement de l’ex-maire de Toulon, même s’il était pressenti, va désormais permettre à plusieurs candidats à l’élection municipale de mars 2026 dans la capitale du Var d’afficher leurs prétentions au grand jour.
Josée Massi pourrait se déclarer avant l’été
Ce devrait être le cas de Josée Massi, déjà. Celle qui détient les clés de l’hôtel de ville depuis deux ans aurait les faveurs de la plupart des élus toulonnais pour mener la liste de la majorité municipale l’année prochaine. Elle-même ne cache pas, en privé, sa volonté de « poursuivre le travail ».
Jusqu’alors, par « respect » pour celui qui avait dû lui céder son fauteuil – et peut-être un peu par crainte – l’édile se gardait bien de verbaliser la moindre ambition électorale. Le natif de Pignans définitivement sorti du jeu, ce frein n’existe plus. Josée Massi, en déficit de notoriété, doit dorénavant lancer sa campagne dès que possible.
Après avoir sondé quelques soutiens potentiels, elle pourrait faire une annonce avant l’été. Sauf si d’ici là, le député Yannick Chenevard, qui se verrait bien prendre du galon en bord de rade, décide lui aussi de sortir du bois.
Michel Bonnus n’a pas l’intention de se coucher
Quid alors du sénateur Michel Bonnus? Depuis les dernières législatives, l’équipe en place et la sienne, bien que de même sensibilité, ne se parlent pas. Mais chacune a conscience qu’il leur faudra partir unies, s’ils veulent avoir la moindre chance de damer le pion au Rassemblement national.
Problème, pour le camp Massi: même si ses soucis de santé se sont invités dans la campagne, Michel Bonnus n’a pour l’instant pas l’intention de se « coucher ». Il avait d’ailleurs annoncé que la seule chose qui pourrait le faire renoncer serait un retour aux affaires d’Hubert Falco, son mentor en politique. Place, donc, à la seconde phase de sa « préparation ».
Laure Lavalette n’attendait que ça
Le cas Laure Lavalette, à l’extrême droite, est plus simple. Mais l’ombre d’un (minuscule) doute pesant sur sa candidature reposait aussi sur la présence éventuelle d’Hubert Falco sur la ligne de départ du scrutin de l’an prochain. Ce redoutable compétiteur n’en étant plus un, on voit mal aujourd’hui ce qui pourrait dissuader la parlementaire Rassemblement national de se lancer dans la bataille des urnes au pied du Faron.
Elle vient d’ailleurs de porter sur les fonts baptismaux l’association censée soutenir son programme jusque sur dans l’isoloir. Il y côtoiera (notamment) celui de Magali Brunel à gauche, candidate déjà déclarée de Toulon en commun, et celui du centriste Pierre-Jacques Depallens, dont le discours « ni système ni extrême » se nourrira immanquablement des derniers échos judiciaires.
Hubert Falco est-il fini?
Reste que certains irréductibles supporters d’Hubert Falco évoquent toujours un hypothétique recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme, aux interminables délais. Ou encore la possibilité pour l’ancien ministre de se faire élire dans trois ans, une fois sa peine purgée… si jamais un conseil municipal toujours acquis à sa cause démissionnait et que de nouvelles élections parvenaient à lui sourire.
Cela fait beaucoup de « si », qui s’ajoutent à une autre incertitude, autrement plus cruciale dans l’immédiat: Hubert Falco, touché psychologiquement, va-t-il trouver les ressources nécessaires pour prendre une part active dans la campagne? Ou au contraire, lui que l’on dit en colère contre la Terre entière, laisser ses anciens poulains se débrouiller, quitte à courir le risque d’une victoire du RN dans dix mois? Réponse dans les jours à venir.