La commune de Frossay fait face depuis quelques semaines à une aggravation des cavalcades motorisées. Les riverains déplorent la banalisation d’un phénomène, que rien ne semble enrayer.

Des nuisances du quotidien, sans solution manifeste. Voilà quelques années que les habitants de Frossay (Loire-Atlantique) prennent leur mal en patience. La modeste commune rurale de 3200 habitants, entre Nantes et Saint-Nazaire, est le théâtre régulier de rodéos sauvages, des attroupements de scooters et de motos rugissants à toute allure, parfois devant un public d’aficionados. Le phénomène s’accroît à la fin du printemps, avec le retour des beaux jours. Épuisés par ce tapage dangereux que les autorités peinent à endiguer, les riverains sonnent l’alerte.

Sur les réseaux sociaux de la mairie, plusieurs habitants de la commune expriment leur ras-le-bol de la situation. En avril, des dégradations volontaires ont été constatées sur une aire de jeu pour enfants, dans un parc régulièrement envahi par des jeunes en scooters, à l’origine des rodéos et auteurs présumés de diverses incivilités sur le site. «Ils sont narquois, arrogants, provocateurs. Beaucoup circulent avec des cercueils à moteurs. Vraiment compliqué de comprendre que les parents les laissent sur les routes avec des scooters dans cet état», note une internaute sur Facebook. Une autre mentionne «les enfants qui font du scooter en faisant des roues devant chez nous, à 5h du matin».

De nouveaux contrôles à venir

Plusieurs plaintes ont été déposées depuis le début du phénomène à Frossay, en 2020. Le phénomène ne s’est cependant pas dissipé, si bien qu’une partie des habitants demandent désormais l’installation de caméras sur la commune. «On n’en peut plus, on craque, témoigne une famille frossetaine au quotidien Ouest France . La semaine dernière, mon épouse a fini en larmes et son médecin l’a arrêtée. Nos enfants sont insultés, nous aussi. On ne supporte plus le moindre bruit. C’est infernal».

Jointe par Le Figaro, la gendarmerie confirme une aggravation «depuis quelques semaines» des nuisances. «Derrière ces rodéos se cachent des jeunes qu’on connaît bien, des fauteurs de troubles locaux, occasionnellement contrôlés en possession de petites quantités de stupéfiants», décrit la compagnie de gendarmerie de Pornic, en charge du secteur. Les autorités ne chôment pas. Une immobilisation administrative a été prononcée contre un deux-roues vendredi dernier.

La mairie de Frossay n’a pas donné suite aux sollicitations du Figaro. Interpellé sur ce dossier par nos confrères de Ouest France, le maire Sylvain Scherer déplore une généralisation du phénomène des rodéos sauvages qui dépasse largement la seule commune de Frossay. L’édile regrette également l’attitude récidiviste des quelques jeunes motards interpellés, «plus bêtes que méchants», qui «font les cons parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre». D’après la compagnie de gendarmerie de Pornic, une intensification des contrôles sera menée les prochains jours, en lien avec la police intercommunale.