Tee-shirt, casquette, gourde, carnet, stylo et tote bag pour transporter le tout: voici le contenu du paquetage distribué aux quelque 530 bénévoles de la conférence des Nations-Unies sur l’Océan (Unoc). Car la Ville a fait appel aux volontaires pour donner un coup de main. Il ne faudra pas moins de cette escouade pour renseigner les visiteurs, les congressistes et le public.
Les profils sont très variés: « Ils ont entre 17 et 85 ans et 90% d’entre eux parlent au moins une langue étrangère, pour un total de dix-sept langues parlées », annonce Christian Estrosi au moment de les accueillir dans le jardin de la villa Masséna le 28 mai dernier. Michel Rosi, Niçois de 76 ans, est ainsi parfaitement bilingue en anglais et manie aussi l’italien. Facile pour ce retraité qui a travaillé plus de trente ans à l’aéroport et a beaucoup voyagé.
« Cela fait douze ou treize ans que je fais du bénévolat sur les grands événements. Pendant le mondial de football féminin en 2019, j’ai été interviewé par une télévision écossaise qui, comme vous, me demandait pourquoi, s’amuse-t-il. Ça me plaît, tout simplement. C’est l’occasion de faire des choses différentes, de voir du monde en dehors de mon cercle habituel. C’est enrichissant d’échanger avec des gens d’horizons différents. »
Patrick Lelièvre. Frantz Bouton.
« La cause est juste »
Comme lui, Josette Agostini et Philippe Lelièvre sont des habitués du volontariat. Tous ont prêté main-forte pour le passage de la flamme olympique et l’arrivée du Tour de France, l’été dernier. Le second, 71 ans, passionné de sport, ne recule même pas devant le marathon de New York qui se profile en novembre. Mais avant cela, il est concentré sur l’Unoc. « J’ai participé à la réunion de présentation en début d’année et j’ai voulu m’investir car j’estime que la cause est juste. Lorsque l’on voit les conséquences du dérèglement climatique, la pollution des mers, il faut impérativement agir. Ce sommet est un événement mondial et il me tient à cœur d’apporter ma contribution. »
Même motivation chez René Briquetti. Lui a une particularité: il est le maire d’un village de l’arrière-pays, Villars-sur-Var. « En tant que citoyen, je prends la mesure des enjeux qui attendent les participants du sommet de l’Océan. Il m’a donc semblé naturel de m’engager, c’est aussi une manière de participer au rayonnement de la Ville, de la Métropole et de la France à l’étranger. » L’élu sera affecté à la zone bleue (la plus sécurisée, sur le port). « J’ai travaillé huit ans en Grande-Bretagne, je parle anglais couramment. Cette affectation me permettra peut-être d’échanger quelques mots avec des maires issus de différents pays. C’est, pour moi, un honneur, un privilège et un plaisir de participer modestement à ce sommet. »
Josette Agostini, 83 ans. Frantz Bouton.
Josette, arrière-grand-mère, très motivée
Tom Legras, 23 ans, a également voulu saisir cette opportunité. Et ça tombe bien: il a du temps en ce moment. « Je viens à peine de terminer mes études en relations internationales. J’entame ma recherche d’emploi. C’est une chance incroyable de pouvoir participer à l’Unoc de cette manière. Le sujet me parle: en tant que Niçois, je côtoie la mer chaque jour et j’ai conscience des enjeux qu’elle recouvre. J’espère que le sommet fera avancer les choses. »
Michel Rosi. Frantz Bouton.
Non loin, une dame moins jeune, Josette Agostini. « J’ai 83 ans, annonce fièrement ce petit bout de femme, sourire jusqu’aux oreilles et tee-shirt vert fluo « pour qu’on [la] voie de loin ». Elle n’est pas la doyenne (à deux ans près) mais s’amuse du compliment sur sa forme olympique.
« C’est que je fais beaucoup de choses. Je fais du bénévolat depuis 26 ans auprès des enfants malades à L’Archet et je participe à toutes les manifestations sportives. Cette fois, je me suis dit: ‘‘s’ils veulent encore de moi, alors je serai volontaire’’. Je suis programmée sur douze jours, je commence lundi.«
La Niçoise a dû aménager son agenda car elle passe aussi beaucoup de temps en famille, auprès de ses trois enfants, quatre petits-enfants et de ses cinq arrière-petits-fils. « Et un sixième cet été », se réjouit celle que les garçons appellent « Grand Mamie ».
Tom Legras, 23 ans. Ax. T..
Tout à coup, une de ses amies, Sandhra, la coupe: « Ce qu’il faut savoir de Josette, c’est que c’est une personne merveilleuse, pleine de compassion et de gentillesse ». Il n’en fallait pas plus pour voir les yeux de l’intéressée s’embuer: « Oh non, c’est trop… » Et de conclure: « Le secret pour rester jeune est d’avancer sans regarder derrière soi ».