Par
Thomas Corbet
Publié le
30 mai 2025 à 12h37
Après avoir disposé de Blagnac en demi-finale, l’équipe du Stade Toulousain sera opposée à celle du Stade Bordelais, double tenante du titre, en finale du championnat féminin Élite 1 (samedi à Clermont, 16h45). Un match qui vient conclure une saison laborieuse et pour lequel Laure Bourdon-Sansus et Charlotte Escudero estiment s’avancer comme de claires outsiders.
Rugby féminin : la saison poussive de Toulouse
Sur le chemin qui doit mener le rugby féminin vers le professionnalisme, le Stade Toulousain fait indéniablement partie des locomotives françaises. Sur le plan du palmarès, il a en revanche un petit wagon de retard avec un seul titre en Élite 1 en 2022 contre par exemple les 8 du MHR (à noter que le Toulouse Fémina Sports, qui n’existe plus, en compte 9).
Un tableau de chasse quelque peu dégarni qui ne colle pas vraiment à l’image du club et encore moins à ses ambitions, comme le rappelle l’entraineur Laure Bourdon-Sansus : « On avait de l’ambition en début de saison, celle d’être championnes, c’est toujours le cas. Mais on a quand même subi des revers, qui nous ont poussées à prendre les matchs les uns après les autres. »
Une manière de rappeler que oui, cette équipe féminine rouge et noire est armée pour batailler avec les meilleures formations dans la lutte pour le titre. Et que non, tout n’a pas été si simple cette année.
Une continuité difficile à créer
Avec seulement 18 journées de championnat à caser dans une saison, on pourrait croire que l’Élite 1 serait à l’abri des problématiques du Top 14 et de ses doublons. Il n’en est rien, et c’est en partie ce qui explique les difficultés toulousaines en 2024-2025.
« Globalement ça a été un peu frustrant parce qu’on a eu des hauts et des gros bas, il y a eu le Tournoi qui a créé une cassure dans la dynamique du groupe, les doublons, on a perdu le match à Bobigny… C’est compliqué de se mobiliser avec tout ça », explique Charlotte Escudero.
« Au début de saison, on est bien dans le classement, on finit 4e, on a couru un peu après les points, on n’est pas sereines jusqu’au bout. Forcément, il y a eu du doute », poursuit la 3e ligne internationale.
On avait plus l’habitude de regarder devant. Là, il a fallu regarder derrière pour être sûres, au moins, de se qualifier. On n’était même plus à choisir, à se dire est-ce qu’on va se déplacer, recevoir, et si on reçoit, on reçoit qui… Là, on était à se dire, il faut se secouer parce que sinon, on ne va même pas se qualifier !
Laure Bourdon-Sansus
Entraineur du Stade Toulousain Féminin
Un statut d’outsider assumé
« Elles ont un gros collectif, des grosses individualités. Ça impressionne un peu », souffle Charlotte Escudero au moment d’évoquer l’adversaire bordelais en finale. Après avoir dominé la saison régulière de la tête et des épaules, les Lionnes sont évidemment les favorites de cette finale.
Et ce n’est pas Laure Bourdon-Sansus qui dira le contraire : « On est 100% outsiders, surtout au vu de notre saison. On perd deux fois contre elles dans l’année, chez elle, chez nous. »
Ce qui était par ailleurs déjà vrai au tour précédent au moment d’affronter Blagnac… Un signe que tout espoir est permis ?
« Il n’y a pas de signe en phase finale, surtout en finale. Il y a simplement tout à gagner et tout à perdre », coupe Charlotte Escudero qui ne veut rien laisser à la chance ou au hasard.
Et qui ne veut pas tomber dans le piège de trop se focaliser sur les individualités bordelaises : « C’est un peu l’erreur qu’on a commise par le passé, notamment dans la saison contre Blagnac. Donc on va se concentrer sur nous, nos points forts à nous, le jeu à la Toulousaine mis en avant ici. On veut impulser ça comme on l’a fait dès l’entame en demi-finale. »
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