Ford lance le rappel d’un million de véhicules aux États-Unis pour un problème de caméra de recul. En cause : l’écran central qui se fige et qui augmente les risques d’accident.

De l’autre côté de l’Atlantique, plus d’un million de véhicules sont rappelés en raison d’un dysfonctionnement de la caméra de recul lié au logiciel SYNC 4. Une mise à jour logicielle, disponible via OTA ou en concession, corrigera le problème. Aucun blessé n’est signalé, mais un accident mineur a été recensé. Voici ce qu’il faut savoir sur ce rappel et ses implications.

Un bug qui brouille la vue

Quand on recule avec une Ford, on s’attend à ce que la caméra de recul fasse correctement son boulot. Mais pour plus d’un million de propriétaires aux États-Unis, c’est une tout autre histoire. Le constructeur vient d’annoncer un rappel touchant une ribambelle de modèles, de 2021 à 2025, à cause d’un souci avec la caméra de recul. En effet, l’écran peut se figer sur une image, puis passer au noir complet, laissant le conducteur dans le flou. Pas idéal pour éviter un accrochage. Le problème, identifié par la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), vient d’un bug dans le logiciel SYNC 4, plus précisément dans le module d’interface de protocole accessoire (APIM). En gros, une mauvaise séquence dans le système de communication sans fil fait planter l’affichage. Ford a flairé le souci début 2025, après des plaintes de clients, et a fini par isoler la cause. La bonne nouvelle ? Une mise à jour logicielle, passant l’APIM à la version 2.0 ou supérieure, règle le problème.

Ce rappel, qui ne concerne que les Etats-Unis donc, touche une sacrée liste de modèles. On parle de pick-ups F-150 (527 371 unités, la moitié du total), de SUV comme le Bronco (104 394 unités) ou l’Edge (157 506 unités, même s’il n’est plus produit), et même de fourgons Transit (136 968 unités). La liste complète inclut des modèles récents comme le Mustang 2024 ou le Ranger 2024, mais aussi des Lincoln comme le Navigator ou le Corsair. Heureusement, les conséquences semblent limitées. Ford n’a recensé qu’un seul accident mineur lié à ce bug, sans blessés.

Une épine dans le pneu de Ford

Ce rappel s’ajoute à une série de déboires pour Ford, qui n’en est pas à son premier rodéo. En 2024, le constructeur a déjà rappelé des milliers de véhicules pour des problèmes variés, des batteries défectueuses sur les Mustang Mach-E aux ceintures de sécurité récalcitrantes sur certains Bronco. Cette fois, l’ampleur du rappel (un million de véhicules, tout de même) fait jaser. Pour Ford, ce n’est pas juste une question d’image car chaque rappel coûte cher. Entre les mises à jour en concession, les campagnes de communication et les éventuels litiges, la facture grimpe vite. Un analyste cité par Automotive News estimait que les rappels de 2024 ont déjà coûté à Ford plusieurs centaines de millions de dollars.

Cela dit, Ford a de la chance dans son malheur. Le problème est logiciel, pas mécanique, ce qui limite les coûts par rapport à un défaut matériel. Et grâce aux mises à jour OTA, une bonne partie des clients n’aura même pas besoin de bouger de leur canapé. C’est un avantage des voitures connectées. Ce rappel pourrait avoir des échos ailleurs. En Europe, où Ford vend certains des modèles cités, aucun rappel n’a été annoncé pour l’instant. En France, où les SUV comme le Bronco ou l’Edge sont moins courants, l’impact sera probablement limité.