Par

Julien Sournies

Publié le

30 mai 2025 à 15h24

Elle pourrait bientôt définitivement disparaître à Grenoble. Ce mercredi 28 mai 2025, les députés ont en effet voté à la majorité la suppression des ZFE et des vignettes Crit’Air en France. Par exemple, dans le cas de la capitale des Alpes, où cette zone est en place depuis juillet 2023, seuls les véhicules Crit’Air 1 et 2 peuvent circuler librement à ce jour.

De fait, son obligation, même si le vote doit encore être confirmé par l’adoption du projet de loi dans son intégralité, est en train de s’inscrire en pointillé à Grenoble et partout en France.

La ZFE ? « Une mesure de justice sociale »

Si l’issue de ce vote a fait des heureux en Isère, à l’image du député RN Alexis Jolly (6e circonscription), qualifiant notamment la ZFE de « dispositif de la honte » à « jeter dans les poubelles de l’histoire », ce sentiment de « victoire » ne fait pas forcément l’unanimité sur le reste du territoire isérois.

« Ce dispositif est aussi une mesure de justice sociale puisque les populations les plus précaires sont les plus exposées de par leur lieu de vie en cœur urbain et en proximité immédiate des grands axes circulants », dénonce le groupe Une Métropole d’Avance (UMA) dans un communiqué.

Les populations les plus précaires des zones périurbaines et rurales sont souvent elles, les plus éloignées des infrastructures et des services de transport fiables leur permettant de se passer au quotidien de la voiture individuelle. Abandonner la ZFE est donc un piège qui se refermerait sur les plus précaires.

Groupe UMA

Vidéos : en ce moment sur ActuDes solutions alternatives insuffisantes

Malgré tout, le groupe de la majorité écologiste de la Métropole grenobloise ne se montre pas abattu et propose même, en attendant cette potentielle suppression, des solutions cohérentes car « clairement, les solutions alternatives pour les ménages ayant des véhicules Crit’air 3 ne sont pas là ».

« Faute d’anticipation, d’investissements massifs et d’une politique cohérente d’accompagnement, nous sommes face à une difficulté réelle de mise en œuvre du calendrier initial. Face à cette situation, nous sommes favorables au prolongement d’un an de la période pédagogique pour les véhicules particuliers désormais exclus de la ZFE. Profitons de ce temps supplémentaire pour prendre enfin les mesures qui s’imposent », poursuit UMA.

« Un choix alternatif à la voiture individuelle doit être possible et attractif »

En plus de cette prolongation, le groupe UMA souhaite également renforcer l’offre de transports en commun, de covoiturage et d’autopartage.

« Un choix alternatif à la voiture individuelle doit être possible et attractif en tout point du territoire et pour tout type de déplacement. Nous devons ensuite adapter nos dispositifs d’aide. Les mesures actuelles d’accompagnement au changement de mobilité ne touchent que trop peu de monde », regrette UMA.

Au cours de ce processus de « renforcement », UMA appelle aussi, par exemple, à ce que l’aide financière allouée par la Métropole pour l’achat d’un vélo, suspendue dernièrement, soit davantage valorisée. « À l’inverse, l’aide à l’achat vélo qui rencontre un franc succès vient d’être suspendue faute d’enveloppe budgétaire suffisante. Ce qui ne marche pas est conservé. Ce qui marche est supprimé », déplore UMA.

Une meilleure communication demandée

Enfin, une meilleure communication de la Métropole à destination des habitants de la ZFE semble être la clé pour les guider idéalement vers ces changements. « Nous demandons depuis 4 ans l’envoi de courriers ciblés aux habitants sur la ZFE. Le récent courrier pour les 10 ans de la Métropole envoyé à l’ensemble du territoire montre qu’une communication d’ampleur est possible », poursuit UMA avant de conclure :

« La ZFE mérite qu’on se donne les mêmes moyens en informant sur les objectifs, les règles et les aides. Une telle communication devra être doublée d’actions d’aller-vers pour cibler les publics les plus empêchés au changement de mobilité. »

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