En Israël, un ministre d’extrême droite appelle à employer « toute la force nécessaire » à Gaza au moment où une proposition américaine de cessez-le-feu, approuvée apparemment par le gouvernement israélien, n’a pas reçu le feu vert du Hamas.
De son côté, Emmanuel Macron accentue la pression sur Benjamin Netanyahu avec en toile de fond l’hypothèse de sanctions européennes contre Israël.
« Il est très clair aujourd’hui que nous ne pouvons pas laisser la situation durer, affirme le chef de l’État. Et donc s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours, bien évidemment qu’il faudra durcir la position collective et appliquer des sanctions. Parce que c’est aujourd’hui une nécessité, mais j’ai encore l’espoir que le gouvernement d’Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire ».
Pour l’instant le président de la République n’a pas précisé de quelles sanctions il parle. Mais s’il parle de sanctions européennes, elles sont pour l’instant presque inexistantes : 14 colons israéliens violents ont été sanctionnés par l’Union européenne depuis 2023.
L’Union européenne divisée
La semaine dernière, une majorité d’États membres s’est dit d’accord pour revoir l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Cet accord économique, diplomatique, scientifique existe depuis 2000 et qui fait qu’aujourd’hui, 30% du commerce extérieur israélien se fait avec l’Europe. La suspension de cet accord aurait un impact politique et symbolique fort, mais son réexamen prendra encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois, car pour que certains aspects de cet accord soient suspendus, il faut l’unanimité des 27.
Quand on veut prendre des sanctions, il y a plusieurs pistes possibles : des sanctions diplomatiques, financières, économiques, individuelles. Si on prend par exemple ce qu’on a fait pour la Russie, l’Union européenne a sanctionné 2.400 personnalités ou entités russes en gelant leurs avoirs et en les empêchant de voyager. Il y a aussi les embargos sur le charbon et le pétrole russe, l’exclusion du système financier mondial.
Concernant les livraisons d’armes vers Israël, plusieurs ONG et pays demandent un embargo. Le plus gros exportateur d’armes vers Israël reste les États-Unis avec 22 milliards d’exportations depuis 2023. Joe Biden, l’ancien président, avait limité certaines livraisons l’année dernière face à l’ampleur des destructions dans le sud de la bande de Gaza. Mais le soutien militaire américain reste le plus important et c’est ce qui permet aujourd’hui à Israël de maintenir l’intensité de sa guerre.
Si l’Union européenne n’a pas encore agi, c’est qu’elle est divisée. Depuis le 7 octobre 2023, elle n’arrive pas à parler d’une seule voix. Et pour prendre des sanctions, il faut l’unanimité des 27, ce qui est encore impossible aujourd’hui. C’est d’ailleurs pour cela que l’Espagne a pris la tête d’une coalition de pays européens et arabes souhaitant mettre plus de pression sur Israël.
Réunis la semaine dernière à Madrid, plusieurs d’entre eux ont demandé un embargo sur la vente d’armes vers Israël. C’est aussi pour sortir de ce blocage que la France va co-présider une conférence en juin à New York aux Nations Unies. pour relancer le processus de la solution à deux États. Pression diplomatique pour trouver une solution politique au conflit, puisque les armes, jusqu’à aujourd’hui, ne règlent pas la question du conflit israélo-palestinien, nous explique un diplomate.
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