Vincent d’Arves est ravi de commencer cette nouvelle expérience. Photo A. J..
Munis d’un pinceau, d’un couteau, d’une spatule ou simplement de leurs doigts, ils magnifient les paysages de la cité depuis plusieurs décennies. Éparpillés majoritairement entre le quai Hippolyte Bouchard et Gabriel Péri, les peintres du port s’intègrent parfaitement dans le décor tropézien. Mais depuis quelques années, plusieurs d’entre eux ont déserté leur emplacement.
« Nous sommes une espèce en voie de disparition », ironise Stana Micic. Plus connue sous le nom de Cica, cette professionnelle originaire de Serbie est instantanément tombée sous le charme des porsches rutilantes et de la lumière projetée sur les façades tropéziennes au coucher du soleil.
Un contraste flagrant
« Mon père exposait déjà avant moi. J’y suis depuis 27 ans et nous étions beaucoup plus nombreux à l’époque. Aujourd’hui, c’est très compliqué de pouvoir vivre de ce métier. Entre le prix de la place, les autres charges, le matériel… nous avons beaucoup de dépenses alors que nous travaillons moins. Avant, il y avait un véritable engouement réparti sur l’intégralité de la saison. Désormais, ce sont seulement les plus anciens qui continuent de résister », évalue-t-elle.
Pour cette saison, un seul nouveau a investi les lieux: Vincent d’Arves. Ce passionné d’art contemporain se réjouit déjà de relever ce défi. « J’ai exposé dans de nombreux endroits en Europe mais aussi aux tats-Unis. Depuis une dizaine d’années, j’ai un atelier à la route des plages et c’est une immense chance de pouvoir présenter mes œuvres ici. J’ai été très bien accueilli par mes confrères et j’espère avoir une aussi belle longévité qu’eux! », sourit-il.
Tarification unique
Pour tenter de maintenir au mieux cette activité, la municipalité a réactualisé, depuis le 1er janvier 2025, la tarification d’occupation du domaine public en fixant le prix du mètre linéaire à 1.000 euros par an. Deuxième modification, le tarif est unique comparé au précédent qui était différentiel.
La maire avait sommairement expliqué ce choix, en décembre, lors du dernier conseil municipal de l’année 2024: « Nous baissons les tarifs parce qu’ils sont de moins en moins et que nous ne souhaitons pas qu’ils disparaissent. Ils participent au charme de cet endroit et sont présents toute la journée. Avant, il fallait vraiment réglementer, maintenant tout est différent et nous sommes désormais dans le confortement de cette activité. »