Par
Tristan Mahé
Publié le
30 mai 2025 à 17h49
Le son du papier kraft qui enlace les bouquets de fête des Mères, et l’odeur du terreau qui emplit le stand… C’est dans cette ambiance bucolique que la Brocante verte entame l’été, au Wattignies à Nantes. Ouverte depuis quatre ans et demi maintenant, cette ressourcerie végétale a été fondée par deux amies : Aude et Solène. « On n’était pas du tout du milieu végétal. À la base, on venait du social », explique Aude. Après trois ans auprès d’ONG en Asie pour aider à l’insertion des jeunes de bidonvilles, et de nombreuses maraudes à Paris pour les personnes SDF, l’idée de la brocante a fait son chemin.
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« Le but est de ne pas gaspiller du tout »
L’un des objectifs essentiels de la Brocante verte est de donner une seconde vie aux plantes, et fournir une démarche éco-responsable : « tant qu’il y aura des plantes et fleurs vouées à être jetées, la structure aura une raison d’être », affirme Aude. Lucie, employée dans l’association, rappelle que « le but est de ne pas gaspiller du tout ».
La boutique de la Brocante verte se trouve à l’intérieur du Wattignies, espace convivial et culturel. (©Tristan Mahé / actu Nantes)
Pour se spécialiser dans le domaine et pouvoir conseiller leurs clients, les créatrices de l’association ont réalisé de nombreux stages en pépinières et auprès de fleuristes.
Aujourd’hui, elles mettent en pratique ce qu’elles y ont appris : rempotage de plantes d’intérieur et d’extérieur, séchage des fleurs pour des bouquets, et création d’objets de décoration fleuris… La gamme de choix est large. Et les prix sont abordables, certaines plantes sont même en vente en prix libre.
Rien que l’année dernière, l’association a récolté plus de 28 000 plantes. Beaucoup viennent de particuliers qui se débarrassent de fleurs fanées, mais pas que : « On a développé des partenariats solides avec des professionnels et entreprises, mais aussi avec des crématoriums. Les pompes funèbres nous donnent les fleurs dont les familles ne veulent plus. »
La Brocante verte s’occupe aussi bien des fleurs fraîches, que celles séchées ou fanées. (©Tristan Mahé / actu Nantes)« On est comme une famille »
La structure compte actuellement trois CDI, un CDD, huit salariés en réinsertion, et accueille parfois jusqu’à deux services civiques supplémentaires. La ressourcerie utilise la plateforme de l’inclusion pour embaucher ses employés.
L’association augmente progressivement le temps de travail. Il y a des profils avec des addictions, qui sortent de la rue, ou qui ne parlent pas français. D’après Aude, le but est de les « réadapter aux contraintes du travail ».
La structure aide également ses salariés à retrouver un logement et un emploi après un an passé à la Brocante verte. « On est un peu comme une famille, on garde le lien avec ceux qui sont partis », assure Aude.
Indépendante et installée exclusivement à Nantes, la Brocante verte a beaucoup plu aux gens. Comme une sorte de langage universel. Justement, l’initiative a inspiré de nombreuses autres villes comme Marseille, Bordeaux ou encore Paris…
« Je suis ici pour le végétal, mais j’avais aussi besoin de lien social. Là où certains sont allophones, le végétal parle à tout le monde », explique Lucie.
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