La commissaire européenne chargée de l’Environnement et de la Résilience de l’eau, Jessika Roswall, affirme que « toute personne souhaitant se joindre à la solidarité avec la communauté LGBTQ en Hongrie devrait le faire ».
Elle réagissait à la récente décision du gouvernement hongrois de Viktor Orbán d’interdire la Marche des fiertés, une mesure qui a été fermement critiquée par une majorité d’États membres de l’UE, dont la France, l’Allemagne et l’Espagne.
« L’Union européenne repose sur des valeurs que nous défendons tous et elle subit une pression sur ce sujet, sur ces valeurs précieuses que sont la liberté des personnes, la liberté d’aimer qui on veut, l’État de droit etc. », déclare Jessika Roswall.
« Je soutiens donc cela et j’ai moi-même participé à de nombreuses Marche des fiertés à Stockholm et dans la petite ville où j’habite ».
Une femme brandit le message « À bas le gouvernement fasciste » pour protester contre l’interdiction de la Marche des fiertés à Budapest, le 1er mai 2025 – AP Photo
Pendant ce temps, une source de la Commission européenne a déclaré à Euronews qu’il était peu probable que les commissaires européens se solidarisent avec la communauté LGBTQ+, car cela pourrait être perçu comme une « provocation » par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et l’amener à accuser l’UE d’interférer dans les affaires hongroises.
« Je pense que cela ferait le jeu de Viktor Orbán si des hauts fonctionnaires de Bruxelles se présentaient [à la Marche des fiertés] », affirme la source.
La Marche des fiertés aura lieu en juin à Budapest, au mépris de la nouvelle loi
Toutefois, des experts en droit et certains États membres soutiennent que la Commission européenne est obligée de protéger les droits et les libertés des citoyens de l’UE en vertu de l’article 2 du traité de l’UE.
Un groupe de 17 États membres dirigé par les Pays-Bas a ainsi signé une déclaration condamnant la décision hongroise.
Nous sommes « préoccupés par les implications de ces mesures sur la liberté d’expression, le droit de réunion pacifique et le droit à la vie privée », peut-on lire dans cette déclaration.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán arrive au sommet de la Communauté politique européenne à Tirana, en Albanie, le 16 mai 2025 – AP Photo
Le commissaire européen chargé de la Justice et de l’État de droit, Michael McGrath, estime également que la liberté de réunion est un droit fondamental qui doit être protégé.
Il conteste par ailleurs les affirmations selon lesquelles la Marche des fiertés représenterait un danger pour les enfants, comme l’a soutenu le Parlement hongrois pour justifier la nouvelle loi.
La Marche des fiertés de Budapest aura lieu le 28 juin, au mépris de la nouvelle loi, et si plusieurs députés européens ont fait part de leur intention d’y assister, aucun commissaire européen ne l’a fait pour le moment.