Avec le soutien de l’État et de la Région via le Contrat Métropolitain de Relance et de Transition Écologique, elle a opéré la réhabilitation de ce bâtiment industriel dit «Bâtiment 78», en vue d’y réaliser un équipement avec comme fonctions principales l’accueil de jeunes entreprises industrielles, l’accès à des plateformes d’innovation, et l’aide au développement industriel avec des services dédiés. Les 8,5 hectares avaient été acquis en 2021 par Rennes Métropole auprès du groupe Stellantis pour plus de 6 millions d’euros.


Réhabilitation bas-carbone


«A l’heure où les transitions s’accélèrent, il est indispensable d’offrir aux entreprises les meilleures conditions pour innover et produire. Au terme d’une réhabilitation exemplaire, ce nouvel équipement métropolitain est aujourd’hui un levier puissant au service de la transformation écologique de notre industrie et de notre territoire», indique Nathalie Appéré, présidente de Rennes Métropole. Et d’ajouter : «C’est un acte d’amour à l’industrie. Nous ne voulons pas d’une métropole uniquement en cols blancs.»


La réhabilitation du bâtiment 78, construit dans les années 1980, s’est inscrite dans une démarche bas carbone. Un maximum de matériaux ont été conservés tout comme son enveloppe, à l’exception de la façade. A l’intérieur, des bureaux et lieux de vie ont été conçus en mur à ossature bois. Les eaux de pluies sont récupérées pour les sanitaires et l’arrosage des espaces verts. Le chauffage est fourni par la chaudière biomasse de Stellantis.


En plus des 14000 m2 déjà réhabilités, 11000 m2 supplémentaires sont attendus pour juillet 2026. Coût total des travaux : plus de 19 millions d’euros. Le lieu accueille 6793 m2 d’ateliers, plus ou moins grands, et 1538 m2 de bureaux et 2131 m2 de lieux de vie. Sans oublier des locaux mutualisés, un espace de conférence et d’exposition permettant l’accueil du grand public.


«Au final, c’est super»


Ouvert depuis début avril, la gouvernance collective du bâtiment 78 est pilotée par la CCI d’Ille-et-Vilaine. Plusieurs entreprises sont déjà installées: Keysight (prototypage virtuel), Sweetch Energy (énergie osmotique), Packagy (décarbonations de l’industrie agroalimentaire), Excelcar, qui accélère l’innovation industrielle des start-up et industriels de toute taille, ID4Mobility, pôle de compétitivité dédié aux mobilités terrestres.


«Nous avions besoin d’un endroit capable de nous accueillir rapidement tout en ayant beaucoup de flexibilité. Le bâtiment 78 nous permet de grandir progressivement, sans nous engager directement sur de grands locaux», affirme Olivier Fourier, directeur produit chez Sweetch Energy qui loue pour le moment 3000 m2. L’entreprise ambitionne de produire une électricité verte, compétitive et disponible en continu en exploitant la différence de salinité entre l’eau douce et salée. « Nous avons pris les clés le 13 janvier et notre premier module est sorti fin février », se félicite-t-il.


«Quand on était venus la première fois ici il y a deux ans, tout était à l’abandon. C’était difficile de se projeter. Au final, c’est super», explique Nicolas Heuzé, le co-fondateur. Il ne reste plus qu’à améliorer les transports en commun et l’offre de restauration, non seulement pour les occupants du bâtiment 78 mais aussi pour les futurs salariés de Safran. Si certains politiques avaient annoncé il y a quelques semaines, à tort, l’abandon de l’implantation de Safran sur la ZAC de la Janais, il n’en est rien. L’ouverture du site a été officialisée pour le 11 juillet, et ce, malgré la polémique lancée par les élus écologistes de la métropole rennaise et la réaction virulente du directeur général du groupe.