L’Europe “renonce à imposer des droits de douane de représailles au bourbon américain”, cédant à l’“intense lobbying” des producteurs d’alcool européens, l’Italie et la France côté vin, l’Irlande pour le whisky, explique The Guardian. Alors que les droits de douane décidés par Donald Trump sont entrés en vigueur mercredi 9 avril, les alcooliers européens “redoutaient que leur filière ne soit victime de la guerre commerciale”, rappelle le quotidien britannique.
Le président américain a menacé d’infliger une surtaxe de 200 % sur les vins et les whiskys provenant d’Europe si l’UE maintenait le bourbon américain sur sa “liste des produits américains qui seront soumis aux droits de douane de rétorsion” de 25 %, en réponse aux tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium annoncés par le président américain le mois dernier.
21 milliards d’euros
Les États membres doivent “voter ce mercredi la liste finale de produits concernés, pour un montant de 21 milliards d’euros, contre 26 milliards d’euros au départ”, poursuit le quotidien britannique.
“Outre le whisky, après consultation des États membres, le vin et les produits laitiers ont aussi été retirés de la proposition”, précise le Financial Times. En revanche, “d’autres produits, comme le jus d’orange, la volaille et le soja, seront soumis à des droits de douane compris entre 10 % et 25 %”.
Ces mesures de rétorsion devraient entrer en vigueur “entre le 15 avril et le 1er décembre”. Un délai a notamment été négocié par les agriculteurs pour le soja, indispensable pour la nourriture du bétail, précise le quotidien économique.
Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, avait dit avoir entendu les demandes, lundi 7 avril :
“On n’est pas dans une logique de coup pour coup, œil pour œil.”
De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump a ajouté à ses premières annonces sur l’acier et l’aluminium “20 % de droits de douane sur toutes les exportations européennes”. L’Europe continue pourtant à privilégier le dialogue. Ursula von der Leyen a ainsi expliqué, mardi 8 avril : “L’Europe est toujours prête à conclure un bon accord.”