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Rédaction Paris
Publié le
30 mai 2025 à 20h16
Le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné, vendredi 30 mai 2025, une femme de 51 ans à trois ans de prison, dont 24 mois avec sursis, pour avoir infligé des brûlures à sa fille à l’aide d’un fer à repasser. Son fils, âgé de 24 ans, a été condamné à un an de prison avec sursis. La victime, une collégienne de 15 ans, venait d’être exposée à un « revenge porn » lorsque les faits se sont produits. La juridiction a également retiré l’autorité parentale à la mère.
Des « actes de barbarie »
Les magistrats ont souligné des « faits particulièrement graves », initialement qualifiés « d’actes de barbarie ». La mère comparaissait pour « violences avec menace ou usage d’une arme suivie d’incapacité supérieure à huit jours », tandis que le frère, placé sous contrôle judiciaire, était poursuivi pour « violences sans incapacité ».
Les violences sont survenues le 31 mars. Ce jour-là, deux élèves du collège de la victime, auteurs d’une vidéo dans laquelle elle apparaissait en train de pratiquer une fellation sur un camarade, se sont présentés au domicile familial pour exposer les images. C’est à la suite de cette révélation que la jeune fille a subi les représailles de sa famille.
Un bout de peau arraché
« J’ai été questionnée par ma mère, je l’ai suppliée de ne pas me punir. Ma mère est alors partie chercher un fer à repasser, elle l’a branché, elle a attendu qu’il soit chaud », a déclaré l’adolescente à l’infirmière scolaire et aux policiers. Ces témoignages ont été lus à l’audience par le procureur. Elle a expliqué que sa mère avait tenté de lui « brûler la bouche » avec l’appareil. N’y parvenant pas, elle lui aurait « collé » le fer sur le mollet.
Une photo présentée au tribunal montre une lésion importante : la peau arrachée sur environ 60 centimètres. La victime souffrait également d’une blessure au menton. C’est l’infirmière de l’établissement scolaire qui a signalé les faits, déclenchant l’ouverture de la procédure et le placement de l’adolescente.
Vidéos : en ce moment sur ActuLa mère a affirmé que le fer était « tombé » sur le pied de sa fille
À l’audience, le frère a reconnu l’avoir tirée au sol avant de la frapper. « Je regrette fortement » son geste, a-t-il déclaré, espérant que sa sœur lui « pardonne ».
La mère, en pleurs, a assuré n’avoir « pas [eu] d’intention de la brûler », évoquant sa « honte » et son « énervement ». Lors de son audition par les policiers, elle avait affirmé que le fer était « tombé » sur le pied de sa fille.
La défense a invoqué un « contexte de harcèlement », une « culture où la sexualité est tabou », et un « geste impulsif » d’une « mère dépassée qui a mal réagi, pété les plombs » mais par ailleurs « douce et aimante » au sein d’une « famille intégrée ». La mère et le fils avaient demandé « l’indulgence du tribunal ». « C’était la première et la dernière fois », ont-ils dit.
Avec AFP
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