Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce vendredi 30 mai, 1.192e jour du conflit.
Le fait du jour
C’est mal parti. Le Kremlin a écarté ce vendredi une rencontre proposée par la Turquie entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump, conditionnant tout sommet de ce type à l’obtention de « résultats » dans les négociations avec Kiev. Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avait proposé plus tôt que la Turquie accueille « une rencontre entre M.Trump, M. Poutine et M.Zelensky, sous la direction » du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Volodymyr Zelensky avait déjà proposé de rencontrer son homologue russe en mai, puis d’organiser un format tripartite incluant le président américain, mais le Kremlin n’avait pas donné suite. Moscou a en revanche proposé à Kiev de se retrouver pour de nouveaux pourparlers directs lundi à Istanbul, après un premier rendez-vous peu fructueux le 16 mai dans la mégapole turque.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a affirmé que Vladimir Poutine est « favorable, sur le principe, aux contacts au plus haut niveau ». Mais il faut d’abord « des résultats » dans les négociations entre Kiev et Moscou, a-t-il tranché. Dmitri Peskov a aussi affirmé que le Kremlin enverrait à Istanbul une délégation qui sera « prête » pour de nouveaux pourparlers lundi avec l’Ukraine, qui n’a toutefois pas encore confirmé sa participation.
La déclaration du jour
« Malheureusement, la Russie fait tout ce qu’elle peut pour qu’une prochaine réunion potentielle n’apporte aucun résultat »
Les paroles sont signées Volodymyr Zelensky ce vendredi. Le président ukrainien Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de les saborder en refusant de transmettre à l’avance son « mémorandum » détaillant ses conditions pour un accord de paix.
Les efforts diplomatiques pour mettre fin à l’invasion russe de l’Ukraine, lancée en 2022, s’intensifient depuis quelques semaines, mais butent sur la défiance entre Moscou et Kiev, qui se rejettent la responsabilité du manque de progrès concrets.
« Depuis plus d’une semaine, les Russes sont incapables de présenter ce prétendu « mémorandum » », a dénoncé vendredi Volodymyr Zelensky, en référence à un document que Moscou a promis de fournir pour ce deuxième cycle de négociations directes.
Questionné à ce sujet plus tôt, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de nouveau refusé de transmettre à l’avance ce document.
Le chiffre du jour
15. C’est le nombre d’années de prison auxquelles a été condamné en Ukraine un homme de 21 ans pour avoir aidé la Russie à cibler des attaques de missiles, ont indiqué vendredi les services de sécurité ukrainiens (SBU). Ce jeune résident de Kiev était chargé de transmettre les coordonnées de bâtiments utilisés par l’armée ukrainienne, comme des quartiers généraux ou des centres logistiques, d’après cette source.
Il « photographiait en secret » ces emplacements et envoyait les clichés aux services russes (FSB) pour la « préparation de nouvelles frappes aériennes », a affirmé le SBU. Les services ukrainiens ont affirmé que le jeune homme se préparait aussi à mener des attaques et avait été pris « en flagrant délit » d’espionnage près d’une installation militaire.
La Russie a de son côté affirmé vendredi avoir arrêté un habitant de Moscou qui prévoyait une attaque sur ordre des services ukrainiens dans la capitale russe et qui se trouve en détention pour « terrorisme ».
La Russie et l’Ukraine s’accusent fréquemment de recruter, contre rémunération, des civils pour mener des attaques ou des actes de sabotage.
La tendance
Le président français Emmanuel Macron a affirmé vendredi que la décision ou non de sanctionner la Russie si elle refuse un cessez-le-feu en Ukraine était un « test de crédibilité » pour les Etats-Unis de Donald Trump. Si la Russie « confirme » qu’elle « n’est pas prête à faire la paix », Washington doit confirmer son « engagement » à sanctionner Moscou, a dit le président français devant la presse lors d’une visite à Singapour, soulignant que « c’est un test de crédibilité pour les Américains ».
« Je me suis entretenu il y a 48 heures avec le président Trump qui a marqué son impatience. La question maintenant, c’est : qu’en faisons-nous ? Nous [Européens] sommes prêts », a souligné le dirigeant français, qui s’exprimait aux côtés du Premier ministre singapourien Lawrence Wong.
Accompagné des autres dirigeants européens de la « coalition des volontaires », Emmanuel Macron s’était rendu à Kiev le 10 mai, où ils avaient menacé Moscou de sanctions massives si la Russie ne consentait pas à un cessez-le-feu immédiat, une annonce qui n’a pas été suivie d’effet à ce jour.