Par

Fabien Binacchi

Publié le

28 mai 2025 à 10h54

Le préjudice est estimé à 30 millions d’euros.

Depuis 2021 au moins, des véhicules volés étaient maquillés et exportés vers l’Algérie « avec la complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités » au sein du Grand Port Maritime de Marseille, annonce le parquet ce mardi 27 mai 2025.

Dix personnes soupçonnées d’être mouillées dans ce trafic « de très grande ampleur » ont été interpellées, mises en examen, et pour certaines écrouées.

Un millier de véhicules en 4 ans

C’est une enquête lancée l’an dernier, en 2024, et confiée à la brigade des atteintes aux biens de la Division de la Criminalité Territoriale (DCT) des Bouches-du-Rhône qui a permis de mettre un coup d’arrêt à cet impressionnant détournement. Un trafic international qui aurait perduré « depuis quatre années », selon le parquet de Marseille.

Au rythme d’une vingtaine de voitures par mois, près d’un millier de véhicules, au total, a ainsi pu se retrouver de l’autre côté de la Méditerranée. Avec un système bien rodé :

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« Les malfaiteurs ciblaient principalement des véhicules loués à l’étranger. Avant qu’ils n’apparaissent volés sur les fichiers de police française, l’organisation criminelle bénéficiait d’un temps suffisant pour les acheminer en France, les maquiller, obtenir des immatriculations provisoires et les expédier à l’étranger. »

Parquet de Marseille

Un hangar « mis à disposition » au port

Le tout « avec la complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités » au sein du Grand Port Maritime de Marseille. Ces derniers « autorisaient, moyennant rémunération, l’entrée des véhicules, ainsi qu’un accès pour l’équipe de maquillage des véhicules en mettant à disposition de l’organisation criminelle un hangar situé au sein de la zone d’accès réservé pour plus de discrétion », détaille encore le parquet.

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Surveillances, interceptions téléphoniques et captations d’images… une information judiciaire ouverte le 30 janvier 2025, avec le soutien du groupe interministériel de recherche (GIR), permettait de confondre les individus à la manœuvre.

« Recel de vol en bande organisée »

Une opération de police a finalement été déclenchée le 22 mai 2025. Au cours de différentes perquisitions, un peu plus de 60000 euros en liquide, mais aussi plusieurs montres de luxe, douze véhicules et du matériel permettant de maquiller des voitures ont été saisis, selon le parquet de Marseille. Dix personnes ont été interpellées.

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Les trafiquants ont reçu « la complicité d’individus ayant d’importantes responsabilités » au sein du Grand Port Maritime de Marseille, selon le parquet.(©Illustration Fabien Binacchi / actu Marseille)

Elles ont toutes été mises en examen pour « recel de vol en bande organisée », « blanchiment », « faux et usage de faux » ces derniers jours. Cinq ont été placées en détention provisoire et les cinq autres sont désormais sous contrôle judiciaire.

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