400 convives réunis dans une ambiance de folie autour d’une tablée géante de plus de 120 mètres installée en contrebas de Pigalle, tout le long de rue pavée Duperré. S’il fallait une preuve de la force de conviction des réseaux sociaux, la Grande tablée, organisée ce vendredi soir sous la Butte Montmartre, en ferait office.
Quatre minutes au total auront suffi, deux mercredis de suite, pour écouler les réservations pour cet événement inédit promu sur les réseaux. « On ne s’attendait pas un tel succès pour cette soirée que nous avons mis huit mois à organiser. Nous avons fait beaucoup de déçus mais la rue n’était pas extensible », s’exclame Bérangère Michy, directrice du Pink Mama de Pigalle, du groupe Big Mama qui célèbre ses dix ans cette année.
« J’adore ce type d’expérience »Les transformistes du cabaret La Barbichette ont animé la soirée. LP/C.H.
Pour l’occasion, le néo restaurant italien s’était allié avec le Bouillon Pigalle, autre institution bon marché et de qualité du quartier, prisée par une clientèle jeune. Les deux enseignes ont pu tester ce vendredi leur grande popularité. La Machine, la discothèque du Moulin Rouge, était aussi de la partie pour l’animation musicale avec les transformistes du cabaret La Barbichette.
Louan, la vingtaine, étudiant en alternance à Paris, venu en compagnie de Monica, son amie lituanienne, n’a pas hésité à débourser les 39 euros par personne du repas après avoir découvert l’annonce sur Instagram. « L’expérience avait l’air d’être unique et conviviale, l’occasion de rencontrer du monde. J’adore ce type d’expérience. »
Tequi Latex, Dalida, le renard et la belette
On aurait pu imaginer une fête de quartier réunissant tous les âges, on avait rendez-vous ce vendredi soir avec une foule de jeunes gens extatiques venue de tout Paris, parcourue par les olas, les tournées de serviette de table ou les chenilles, au son tonitruant du DJ Tequi latex, de Dalida, de Stéphanie de Monaco ou du bretonnant « renard et la belette ».
« Nous avions un quota de réservation pour les voisins, il n’était pas question qu’ils ne puissent pas venir », assure Bérangère Michy. « J’adore ce genre d’initiative, je n’avais pas de place mais, heureusement, j’ai réussi à en acheter une sur place, explique Jules, 23 ans, étudiant du XVIe. Je suis venu pour rencontrer des gens, pour partager un moment, vivre des choses simples de la vie, bien manger, boire et rigoler. » « En plus, il fait super beau ce soir et c’est l’occasion de parler avec des gens qu’on ne connaît pas », renchérit Jules, venu avec sa copine et son ami Victor.
Saucisse purée et pâtes à la truffeLe menu combinait les plats les plus réputés des deux restaurants. LP/C.H.
Question menu, les convives n’ont pas été déçus par les « best-sellers » réunis des deux restaurants, la cuisine de bistrot du « Bouillon » et les spécialités transalpines de « Pink Mama ». Olives de Sicile, énormes brisures de parmesan, jambon de Parme, assiette de charcuterie française, œufs mayo, carpaccio de tomates… dans des quantités pantagruéliques.
L’étonnante soirée, sévèrement encadrée par la sécurité derrière les barrières qui obstruaient la rue, devait s’achever au Bar à bulles du Moulin Rouge. Nombreux étaient ceux qui pensaient déjà à remettre le couvert l’année prochaine.