Détendu et même drôle. Alors que Marquinhos et Ousmane Dembélé viennent d’en finir avec les obligations médias, Luis Enrique leur tape dans la main et lâche un « bravo » qui fait sourire les journalistes.
Tout aussi détendu au moment de s’asseoir à son tour derrière le pupitre, l’entraîneur parisien a livré un discours résolument positif avant la finale de la Ligue des champions, samedi soir, contre l’Inter Milan. Un mot d’ordre pour l’Asturien : « marquer l’histoire ».
Allez-vous mettre l’accent sur la gestion émotionnelle avant la finale ?
LUIS ENRIQUE. Nous sommes une équipe relativement habituée à jouer des finales. Ce sont des situations que nous avons déjà vécues. Bien sûr que l’approche mentale est importante, mais nous sommes habitués.
Après avoir éliminé trois clubs anglais, le gros de votre préparation a-t-il consisté à vous adapter à une autre culture ?
Non, car chaque équipe fait des choses différentes. On connaît l’état d’esprit italien, l’Inter est une équipe très complète qui sait parfaitement défendre à la perte du ballon.
À quel scénario vous attendez-vous samedi soir ?
L’idée, c’est de se préparer pour une finale. Ensuite, le résultat conditionnera l’attitude des deux équipes. Je crois que nous avons bien géré la préparation. Ce sera à nous d’imposer notre jeu.
Le fait de jouer face à deux attaquants va-t-il vous pousser à ajuster certaines choses ?
Cela change des choses, oui. Surtout quand il faudra presser, car leur mobilité implique des complications. Il faudra être attentif. Nous n’allons rien changer à notre jeu, mais il faudra faire quelques petits ajustements forcément.
Comment décririez-vous la relation que vous entretenez avec votre groupe cette saison ?
Cela a été la même symbiose depuis le premier jour. Tout le monde n’a peut-être pas voulu la voir, mais je n’ai rien changé. J’ai toujours eu la même relation avec mes joueurs, je suis le même depuis le premier jour. On vit des moments extraordinaires et c’était pareil quand on gagnait un peu moins. Je n’aime pas cette idée. La réalité, c’est que je n’ai pas changé d’un pouce.
Il y a dix ans, vous gagniez déjà une finale à Berlin avec le Barça contre la Juventus (3-1). Comment vous sentez-vous à titre personnel ?
J’essaie de le vivre avec la tranquillité et maturité. J’ai dix ans de plus d’expérience, j’essaie de transmettre aux joueurs le fait que nous pouvons marquer l’histoire. Personne ne l’a fait avant nous, donc ce serait quelque chose d’important que de gagner la première Ligue des champions du PSG. Et en même temps il faut gérer cela. J’ai aimé notre dernier entraînement, l’attitude de mes joueurs. On va tout faire pour l’emporter.
Êtes-vous plus tranquille en termes de pression comparé à l’Inter qui a perdu en finale il y a deux ans ?
Il y a deux lectures possible. Notre parcours a été dur depuis le début et maintenant c’est un avantage pour nous. Désormais, nous sommes habitués à ce genre de rendez-vous. On a joué et perdu face au Bayern ici (le 26 novembre) et depuis on n’a joué que des finales anticipées. Nous n’avons aucune peur et nous rentrerons sur le terrain avec nos armes.
« Ousmane Dembélé a été l’un des meilleurs joueurs cette saison, si ce n’est le meilleur. Il attaque, il marque des buts, il fait des passes décisives, il défend. »
Luis Enrique
Finalement, le fait d’avoir écarté Ousmane Dembélé à Arsenal est peut-être votre meilleure décision…
J’ai un des meilleurs effectifs d’Europe et mon seul souci est d’unir tous les efforts vers le collectif. Il peut toujours y avoir des polémiques, des discussions, mais c’est le travail de l’entraîneur que de prendre des décisions. Parfois tu te trompes, mais je me sens à l’aise avec toutes les décisions que j’ai prises.
À quel point aimez-vous l’état d’esprit de Dembélé qui, même s’il marque beaucoup, continue de faire les efforts pour l’équipe ?
On sait exactement comment grandir avec cet état d’esprit et cette mentalité. On ne peut pas jouer sur le plan individuel, c’est évident. On doit être une équipe. Ousmane Dembélé a été l’un des meilleurs joueurs cette saison, si ce n’est le meilleur. Il attaque, il marque des buts, il fait des passes décisives, il défend. C’est un vrai leader et c’est génial de l’entendre. Je suis ravi d’avoir pu lui donner la confiance pour briller.
En cas de victoire, est-ce que ce serait le plus beau succès de votre carrière ?
Ma motivation, c’est de marquer l’histoire pour Paris. D’être important pour un club et pour toute une ville qui nous soutient. Je me sens très chanceux d’être assis ici, de pouvoir profiter de ce match. J’accepterai ce que le football nous donnera demain (samedi), mais je suis sûr qu’on va tout donner pour le club et pour nos supporters.